Célébration de 2004 : Le gouvernement critique sévèrement la récente position d’un groupe d’intellectuels

Les intellectuels haïtiens qui ont pris leur distance avec la célébration de 2004 tel que prônée par le gouvernement lavalas n’ont pas la cote auprès du secrétaire d’Etat à la Communication, Mario Dupuy. Ce dernier n’est pas allé par quatre chemins pour s’en prendre vivement à ces personnalités. Après le secteur privé, la Société Civile, les partis de l’Opposition, c’est au tour des intellectuels haïtiens signataires de la « Déclaration de Principe » sur la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance d’être dans le collimateur du secrétaire d’Etat à la Communication. « Intellocrates, francophiles, acculturés » ,tels sont les termes utilisés par Mario Dupuy pour traiter le Groupe d’intellectuels , d’artistes et écrivains qui ont récemment critiqué l’orientation gouvernementale du 200ème anniversaire de la célébration de l’Indépendance , le 1er janvier prochain . Le porte-parole du gouvernement ne décolère pas vis-à-vis des intellectuels haïtiens qu’il estime « brillants mais inefficaces » et là encore, Mario Dupuy se dit être triste. Sur un autre plan, le secrétaire d’Etat à la Communication estime que les intellectuels sont mécontents parce que le Président de la République, le 7 avril , lors de la commémoration du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture , a vulgarisé dans la transparence le dossier de restitution par la France de la dette de l’Indépendance à Haïti. Mario Dupuy qui a exprimé sa tristesse et son malaise face à l’attitude des intellectuels est rejoint dans sa position par l’ écrivain français , Francis Claude Ribbe. Ce dernier dit craindre que les personnalités haitiennes qui critiquent le gouvernement dans ce dossier risquent de « rater le train ». Invité par le gouvernement Lavalas au « colloque international sur la restitution », Claude Ribbe a fait l’historique de l’esclavage pour justifier la démarche du Pouvoir en place. L’écrivain français a de plus estimé qu’il est tout a fait normal que la France restitue à Haïti les 21 milliards de dollars car Paris a reconnu que l’esclavage est un crime contre l’humanité. Au début du mois d’octobre 2003, des intellectuels haïtiens artistes et écrivains dont Frankétienne, Dany Laferrière, Yanick Lahens , Gary Victor avaient signé une déclaration dans laquelle ils dénoncaient l’orientation que le Pouvoir donnait à la célébration du Bicentenaire. Selon eux, le chef de l’Etat haïtien a orchestré une « campagne de propagande aux fins de légitimation d’un pouvoir usurpé et reconnu aujourd’hui comme despotique et totalitaire, négateur des principes et des valeurs à la base de la révolution haïtienne ».

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