
Les derniers jours de 2020 étaient marqués par l’espoir. Les haïtiens étaient impatients de voir partir cette année considérée comme celle de tous les malheurs. Le pays avait hâte de traverser en 2021 espérant qu’elle sera meilleure. Mais au milieu de cet espoir, les plus réalistes font montre de réserve et elle est justifiée ; la réalité a-t-elle changé, les problèmes, n’ont-ils pas fait le saut en 2021 également ?
L’insécurité n’a pas donné de répit. Dès les premières heures de la nouvelle année, les bandits ont repris du service et une quinzaine de cas de Kidnapping ont été recensés sur les 3 premiers jours de 2021. Les malfrats ne se sentent toujours pas menacés, ils enlèvent en plein jour, dans n’importe quel endroit et touche tout le monde même des hauts gradés de la police. En confiance, ils kidnappent des familles entières et envoient ensuite le père collecter l’argent de la rançon. La nouvelle décennie débute mal…
Comme si les bandits ne causaient pas assez de tort au pays, des structures armées voient le jour, fonctionnent ou tentent de fonctionner sur le territoire parallèlement aux deux forces légalement reconnues, la Police et l’armée.
L’opération conduite par la PNH pour déloger un groupe d’individus en treillis militaire et en possession d’armes lourdes basé dans la zone de Canaan en Plaine a levé le jour sur un sujet de préoccupation : la Brigade de Surveillance des Aires Protégées, BSAP. Sous la direction de l’Agence Nationale des Aires Protégées, ANAP, plus de 1200 individus lourdement armés circulent sur le territoire. Si à l’origine leur mission est de surveiller certains espaces clairement définis, certains de ses agents s’octroient d’autres taches. Armés et légaux, ils s’adonnent à des patrouilles, à la protection de VIP et même à des arrestations. De qui répondent-ils, quelle est leur formation, comment ont-ils été choisis, d’où proviennent les armes qu’ils utilisent… des questions qui sont restées sans réponses malgré les différentes interventions du directeur général de l’ANAP ce lundi dans la presse. On n’est pas sorti de l’auberge…
La rareté de carburant qui a surpris tout le monde le 28 décembre n’est pas restée en 2020. Jusqu’à ce 4 janvier, la gazoline n’était pas disponible dans les stations-services. Malgré les différentes notes du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement, BMPAD, le pays a quand même connu plus de 5 jours de panne sèche. Alors que certains évoque le cretinisme ou l’amateurisme des autorités arguant qu’elles auraient dû prévenir ce problème qui survient chaque année, le directeur général du BMPAD, entité chargée de placer les commandes, affirme à qui veut l’entendre que le pays n’est pas à sa dernière pénurie de carburant car sa capacité de stockage est trop faible. Si seulement c’était la seule préoccupation ; la gestion de l’importation des produits pétroliers par l’état haïtien n’a jamais été rassurante, c’est d’ailleurs à cause de ses manquements que la tache avait été transférée aux compagnies privées. Après son fracassant divorce d’avec la firme Novum, le gouvernement vient de se mettre à dos l’entreprise Preble Rich qui pourtant est réputée proche du pouvoir en place. Que peut-on espérer de 2021…Si l’on devait continuer on pourrait citer les manifestations en gestation, le doute autour de la fin de mandat du président, le taux de change etc… les problèmes qui nous ont suivis en 2021 sont nombreux et il faudra y faire face, alors autant se rendre à l’évidence et se préparer…