Lors la conférence des banquiers sur le crédit et les freins, jeudi, à la cinquième édition du Sommet de la finance du Group Croissance, à Karibe Convention Center, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Charles Castel, a déclaré qu’« il y a des réformes censées et urgentes que nous devons faire » pour sortir du sous-développement. Selon le patron de la BRH, qui intervenait en présence d’autres banquiers, dont Franck Helmcke, de la Unibank, Philippe Vixamar, numéro un de la BNC, et Maxime Charles, président de l’Association professionnelle des banques (APB), « Nous ne pouvons pas faire l’économie de ces réformes », précisant que celles¬-ci sont « fondamentalement politiques ». « Je ne parle pas de la petite politique politicienne … qui va être candidat, qui va être président dans le même contexte », a tranché M. Castel qui rappelle que très vraisemblablement, les mêmes causes produisant les mêmes effets dans les mêmes conditions de température et de pression vont donner la même chose ». « Nous parlons de la grande politique où l’on puisse dégager un consensus national au lieu d’une cacophonie de mauvaise foi sur les politiques publiques cohérentes, tenant compte de nos forces, de nos faiblesses, de nos opportunités et de nos contraintes pour arriver quelque part », a insisté avec force le banquier. L’embargo imposé à Haïti après le coup d’Etat de 1991a fait perdre au pays 30 % de son PIB en trois ans. Il nous a fallu 13 ans pour retrouver en 2007 ce niveau de PIB, a indiqué Charles Castel. « Entre¬temps, la population est passée de 8 millions à 9.5 millions pour le même petit gâteau », expliquant qu’en 2010, le ratio prêt sur crédit était de 26 %. En 2015, cinq ans après, il a fait un bond de 16 % en passant à 43 %.Le gouverneur de la BRH, qui souhaite qu’Haïti rejoigne les pays de la Caraïbe avec une moyenne de 60 %, plaide en faveur de crédit pour l’agriculture, 25 % du PIB, source d’emploi de 40 % de la population dont le niveau de crédit ne dépasse pas 1 % contre plus de 60 % pour le commerce. « Il faut mettre le système bancaire et financier en général en état de faire du crédit par la mitigation systématique des risques. C’est ça le plus gros combat. Nous devons nous battre pour mitiger les risques», a insisté Charles Castel, soulignant la nécessité que ces crédits à accorder à des activités productives soient solvables et capables de booster la croissance et l’emploi. MJ/Radio Métropole Haïti
Charles Castel appelle à des réformes censées et urgentes pour sortir du sous-développement
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