L’ancien directeur de l’Apena, Clifford Larose, attire l’attention des autorités sur la nécessité de définir une politique criminelle en Haïti. » Les responsables sont en train d’errer dans leur approche parce qu’ils ne sont pas des professionnels » lance M. Larose pour qui la surpopulation carcérale doit être traitée au même titre que la détention préventive prolongée. » Haïti est l’un des rares pays ne disposant pas d’une politique criminelle », assure M. Larose.Faisant remarquer que la population carcérale a doublé au cours des 4 dernières années, M. Larose estime que la surpopulation carcérale devrait être l’un des premiers soucis des autorités. Ce criminologue et spécialiste en science pénitentiaire, qui a dirigé l’Apena pendant 6 ans, critique l’amateurisme de ses successeurs et plaide pour l’intégration de techniciens dans la gestion du système carcéral.Le système carcéral haïtien est passé de 1 500 détenus en 1995 à 8 272 détenus en octobre 2008.Selon M. Larose ces statistiques prouvent une hausse de la criminalité en Haïti.Entre autres remarques, Clifford Larose soutient que l’utilisation de téléphones cellulaires par les détenus représente un danger pour les agents pénitentiaires. » Des chefs de gangs gardant un contact étroit avec leurs complices ont pu assassiner plusieurs agents pénitentiaires « , révèle M. Larose qui attire également l’attention sur les conséquences de la promiscuité au Pénitencier national. » Outre la transmission de maladie, certains auteurs d’infraction mineure risquent de se transformer en criminels à la faveur d’échanges avec des criminels notoires », argue t-il mettant l’accent sur la nécessité de réaliser des études de macro et micro criminologie, d’étiologie et de praxéologie criminelle.
Clifford Larose plaide pour la définition d’une politique criminelle
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