Conclusion d’un Accord politique pour des élections générales en 2005 et pour le succès de la transition. Rejet de Fanmi Lavalas …

Le Premier ministre haïtien Gérard Latortue a promis des élections générales, municipales législatives et présidentielle en 2005, à l’occasion d’une rencontre avec le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, le lundi 5 avril 2004. M. Latortue a fait état d’un « accord politique » à ce sujet entre tous les partis politiques haïtiens et les représentants de la société civile. M. Latortue avait réservé la primeur de la nouvelle à M. Powell, venu en visite de quelques heures à Port-au Prince pour témoigner du soutien de Washington au gouvernement intérimaire. « Un accord politique a été conclu entre les partis politiques et les représentants de la société civile pour que des élections générales se déroulent en 2005 », a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Powell, après leurs entretiens. L’accord devait être paraphé publiquement ce mardi 6 avril au Palais National. Dans ce cadre , « le nouveau président pourra entrer en fonctions au plus tard le 7 février 2006 », a précisé M. Latortue. Le 7 février 2006 est la date à laquelle expirait le mandat du président déchu Jean Bertrand Aristide. Gérard Latortue a souligné que l’accord sur la tenue d’élections générales l’an prochain avait fait l’unanimité de la classe politique et avait été signé dimanche soir à 21 heures locales. « Je viens de l’annoncer au secrétaire d’Etat Powell » a déclaré le Premier ministre, en précisant qu’un nouveau Conseil Electoral Provisoire (CEP) serait mis sur pied « immédiatement après Paques ». « Tous ceux qui font partie du gouvernement de transition n’ont pas le droit d’être candidat aux prochaines élections et ceux qui faisaient partie de l’ancien gouvernement devront publiquement renoncer à la violence pour l’être » a insisté le Premier ministre. « La violence doit être bannie chez tous ceux qui veulent accéder au pouvoir » a-t-il martelé . Le parti Fanmi Lavalas de l’ex-président Aristide a rejeté cet accord. L’un de ses membres , Gilvert Angervil, le qualifie d’illégitime et d’acte d’une minorité. Cet accord est salué par les Etats-Unis et la France. Le premier ministre Latortue a également annoncé la création en Haïti d’une « commission vérité, justice et réconciliation » sur le modèle de l’Afrique du Sud avec Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu, ainsi que d’une entité « anti-corruption » au ministère haïtien de l’Economie et des Finances, pour « que l’on en finisse avec la corruption dans le pays ». « Ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient prendre et ont vidé les caisses y compris le coffre-fort de la banque centrale avant le départ (de Jean Bertrand Aristide) » s’est offusqué M. Latortue en parlant des responsables du régime Lavalas déchu. Il a fait savoir qu’il a discuté avec M. Powell des problèmes de sécurité, notamment l’augmentation des effectifs de la police avec de nouveaux recrutements, la question du désarmement qui « devra concerner tout le monde » (allusion aux ex-militaires insurgés), la lutte contre le kidnapping, le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. M. Latortue a également indiqué que la question de la sécurité aéroportuaire pour éviter qu’Haïti ne serve de transit au terrorisme avait aussi été abordée de même que l’état financier du pays et la réunion le 22 avril des bailleurs de fonds d’Haïti.

Publicité