L’ONU tiendra lundi à New York une conférence sur les sévices sexuels commis par ses personnels de maintien de la paix, à la suite de nouvelles allégations d’abus survenus au Liberia et en Haïti, a indiqué jeudi le porte-parole de l’Organisation, Stéphane Dujarric. « Nous prenons tous ces cas très au sérieux », a-t-il déclaré à la presse après la publication d’une enquête de la BBC ayant révélé des accusations de prostitution enfantine et de viols dans lesquelles seraient impliquées les missions de maintien de la paix de l’ONU au Liberia et en Haïti. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et son conseiller pour ces questions, l’ambassadeur de Jordanie, le prince Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, participeront à la conférence, a précisé M. Dujarric. La conférence entendra des témoignages de victimes, d’employés d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’enquêteurs, a-t-il dit. Interrogé sur les accusations d’une jeune Haïtienne de 16 ans affirmant avoir été violée par un soldat brésilien de la Mission de l’ONU en Haïti (Minustah), M. Dujarric a affirmé que l’affaire, datant de 2004, avait fait l’objet d’une enquête approfondie et que « les allégations n’avaient pu être corroborées par des preuves ». La Minustah, créée en 2004 et placée sous commandement brésilien, compte 7.500 soldats, dont plus de 1.200 Brésiliens, et 2.000 policiers internationaux. Sur un autre cas cité par la BBC, d’une jeune fille de 15 ans prétendûment attaquée par un officier de l’ONU le 15 novembre au Liberia, M. Dujarric a déclaré que la mission sur place (Minul) n’avait reçu aucun rapport de son unité d’inspection comprenant « des cas impliquant des mineur(e)s ». « Il y a réellement une politique de tolérance zéro » (des abus sexuels), a souligné le porte-parole. « Nous ne minimisons aucune de ces affaires et nous essayons même de renforcer le système », a-t-il ajouté. Mais il a également souligné qu’environ 80% des quelque 100.000 personnels de maintien de la paix déployés dans le monde ne peuvent être soumis à la discipline de l’ONU car ils dépendent de la chaîne de commandement de leur pays.
Conférence sur les sévices sexuels commis par les personnels de l’ONU
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