Conflit ouvert entre le Pouvoir Lavalas et les OP aux Gonaïves

Le divorce semble consommé entre le Pouvoir Lavalas et les Organisations Populaires (OP) des Gonaïves. Le gouvernement considère les OP comme un  » petit groupe de bandits et de délinquants  » à l’occasion de l’attaque contre la prison de la Cité de l’indépendance, le vendredi 2 août 2002. En conférence de presse ,le samedi 3 août , en compagnie des autres membres du conseil supérieur de la police , le premier ministre haïtien, Yvon Neptune, a indiqué que le parti Fanmi Lavalas ne peut tolérer de brigands en son sein. Pour le chef du gouvernement, ce petit groupe de bandits est assoiffé de pouvoir et tente d’avoir une emprise sur la population civile du quartier populaire  » Raboteau « , . Yvon Neptune a fait savoir également que son gouvernement entend lutter aux côtés de la population victime, selon lui, de répression de la part des OP des Gonaïves. Le dirigeant d’OP Lavalas, Amiot Métayer, considéré désormais comme un hors-la-loi par le gouvernement rejette les accusations du premier ministre Yvon Neptune. Intervenant sur Radio Métropole ,le même jour, Amiot Métayer a accusé le président Aristide d’avoir fait assassiner des personnalités importantes entre autres Jean Léopold Dominique, directeur de Radio Haïti Inter. Le militant Lavalas qui était à la tête d’une importante manifestation anti-Aristide le même jour en compagnie du dénommé « Jean Tatoune  » , condamné à perpétuité, affirme que le chef de l’Etat sera renversé au cours du mois d’août 2002 parce qu’il a trahi la cause du peuple. L’ancien sénateur Samuel Madistin est très critique vis-à-vis du Pouvoir Lavalas après les évènements des Gonaïves. Le parlementaire de la 46ème Législature, avocat de la NCHR dans le dossier d’Amiot Métayer, soutient que le régime a montré les limites de sa capacité à gouverner. Le sénateur Madistin est rejoint dans son approche par l’ancien colonel Himler Rébu . Le militaire estime que le Pouvoir Lavalas a livré la population à la rue en ne prévenant pas les incidents des Gonaïves qui avaient été d’ailleurs annoncés par leurs auteurs . M. Rébu parle d’incompétence absolue au niveau du Pouvoir qu’il qualifie de  » déliquant  » car le président Aristide s’était réuni il n’y a pas longtemps au Palais National avec les chefs d’OP dont ceux des Gonaïves qui proclamaient haut et fort qu’ils avaient été armés par le gouvernement à l’occasion des évènements du 17 décembre 2001. L’ancien officier en profite pour mettre en garde contre toute nouvelle intervention militaire , une action réclamée au sein de quelques partis de l’Opposition. M. Rébu appelle que l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier a quitté en 1986 sans intervention militaire .