Confusion autour de la manifestation contre l’insécurité organisée par le GRAFNEH

La manifestation contre l’insécurité, l’impunité et la vie chère convoquée pour ce mercredi 11 mai 2005 à Port-au-Prince par le Grand Front National des Etudiants Haïtiens (GRAFNEH) et appuyée par le patronat s’est déroulée dans la confusion. Deux marches ont été organisées en même temps, sur le même parcours, avec des slogans différents. Le groupe des étudiants du Grafneh accompagné de certains responsables du Groupe des 184 dont Charles Henri Baker lançait des slogans dénonçant le kidnapping. L’autre groupe constitué d’étudiants de la faculté des sciences humaines s’en est pris à la bourgeoisie accusée de financer la violence à Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays. Des échauffourées ont eu lieu entre deux étudiants non loin du local du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), à Bourdon, où siégait la Minustah. Cette rixe n’a pas empêché aux manifestants du Grafneh de dénoncer l’inaction des forces de l’ONU en Haïti. La marche à deux têtes a abouti devant la Primature dans un impressionnant dispositif de sécurité. Les étudiants de la faculté des sciences hunaines ont dénoncé le gouvernement intérimaire qui auraient accordé certains avantages au secteur privé. Pour leur part, les manifestants du Grafneh ont affirmé qu’ ils ne sont rattachés à aucun secteur et ont demandé au gouvernement d’agir contre l’insécurité et la cherté de la vie. Les deux groupes de manifestants se sont finalement entendus sur le fait que la situation actuelle est inacceptable et qu’il s’agissait d’un avertissement au chef du gouvernement. Ils ont rappelé au Premier ministre Gérard Latortue que la mobilisation pour aboutir au départ de l’ex-président Aristide, en février 2004, avait ainsi commencé. Certains partis avaient appuyé la marche contre l’insécurité en vue de la tenue des élections. A l’issue de la manifestation, la tension a monté d’un cran aux abords du Bureau du Premier ministre quand des casques bleus ont tiré en l’air pour disperser un groupe de manifestants qui criaient « liberté ou la mort ».

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