Les informations sont contradictoires sur le sort du père Jude Berthomieux Frédéric , ardent défenseur de l’honnêteté et de la morale, sanctionné par l’êvèque de Jérémie, Willy Romélus. Le chef du diocèse a démenti , ce mardi 7 mai, sur Radio Métropole qu’il soit revenu sur sa décision d’interdir au père Jude Berthomieux Frédéric d’exercer son ministère. Mgr Romélus a pris ainsi le contre-pied des déclarations de Fritz Gérald Frédéric, frère du prêtre, selon lesquelles le dossier a été reconsidéré , dans l’après-midi du lundi 6 mai 2002, à l’issue d’une rencontre de quatre (4) heures entre le prélat et la famille Frédéric . Le prélat a indiqué qu’il n’a fait qu’autoriser le père Jude Frédéric à concélébrer des messes mais l’interdiction de prendre la parole en public demeurait . Pourtant , le frère du père qui affirmait avoir l’autorisation de l’Evêque pour parler en son nom suite à la réunion avait indiqué que ce dernier était revenu sur ses déclarations mettant en doute la santé mentale du père Frédéric . Fritz Gérald Fréderic avait précisé que Monseigneur Romélus préférait parler de “fixation” du directeur de l’école des Frères sur les articles 6 et 9 du commandement de l’Eglise Catholique traitant de la chasteté, de l’honnêté et de la moralité. M. Frédéric avait ajouté que l’Evêque autorisait le retour dans les prochains jours à Jérémie du père Frédéric actuellement à Port-au-Prince pour reprendre ses activités . Le » revirement » de l’Evêque avait pris de court plus d’un d’autant que Monseigneur Romélus avait été on ne peut plus affirmatif le week-end écoulé au cours d’interviews accordées par téléphone à des stations de radio locales. Dans la journée du lundi 6 mai 2002, il avait renouvelé son refus de reconsidérer le cas du prêtre de 30 ans. Dans une interview accordée à Radio Métropole, Willy Romélus avait déclaré que s’il avait à le faire , il le referait. Il avait justifié les sanctions adoptées contre Jude Frédéric en indiquant qu’il avait été averti à diverses reprises. Le prélat avait même confié à Radio Métropole qu’il avait conseillé au prêtre de consulter un psychologue pour déterminer d’éventuels troubles mentaux qui seraient dûs, dit-il, à l’éducation reçue. Toujours dans cette interview, le chef du diocèse de Jérémie a qualifié les manifestations de la population contre lui de “manipulées”. “ Il y a des politiciens derrière cette affaire, des gens mécontents faute d’avoir obtenu des postes dans la fonction publique à Jérémie. Ce n’est pas juste de faire dire à des élèves des bêtises…” , a déclaré Mgr. Romélus qui se demande pourquoi les élèves ne manifestent pas en faveur de la construction et du développement avant d’ajouter qu’il n’est pas question de discuter avec des gens qui vocifèrent dans les rues. Le prélat, proche du président Aristide, a d’autre part justifié la présence des policiers aux alentours de la Cathédrale Saint-Louis depuis les évènements du 2 mai dernier. “ C’est tout a fait normal que des policiers soient présents à l’église pour assurer la sécurité des fidèles”, affirme-t-il. Interrogé sur les accusations de corruption et d’immoralité portées par le père Jude Frédéric contre plusieurs de ses collègues, Mgr Willy Romélus a minimisé ces reproches. “ Même s’il y avait des cas, il (le père Frédéric) serait le dernier à le savoir, voire que ce n’est pas généralisé”, a répondu le chef de l’Eglise Catholique à Jérémie. Dans ce conflit qui met en cause la crédibilité du diocèse du chef lieu de la Grand-Anse, la Conférence Episcopale d’Haïti ( CEH) a pris position en faveur de l’évêque Romélus. Le président de la CEH, Mgr. Hubert Constant, avait déclaré dans la matinée du lundi 6 mai 2002 sur Radio Métropole que son collègue avait bien agi et avait déploré le comportement du père Jude Frédéric qui n’avait pas su, dit-il, préserver le diocèse.
Confusion autour de l’avenir du père du diocèse de Jérémie ,Jude Frédéric
Publicité