La Commission Santé du Sénat de la République se penche actuellement sur un projet de loi visant à réglementer la production et la distribution des médicaments en Haïti. Cette Commission se montre préoccupée notamment par la vente des produits pharmaceutiques qui se fait dans des conditions laissant à désirer.La vente des médicaments a gagné définitivement les rues. Avec ou sans porte-voix, petits détaillants de tous ordres longent les trottoirs, ornent les contours des marchés déjà remplis de germes de maladies où ils exposent librement, sous le soleil, leurs denrées. « Denrées’ c’est bien le mot qui convient. Ici à Port-au-Prince et dans les villes de province, les produits pharmaceutiques se vendent sans avis médical. Le plus souvent les petits vendeurs de médicaments jouent à la fois le rôle de medecin et de pharmacien en prodiguant des conseils aux acheteurs. Les informations qu’ils fournissent sont le plus souvent éronnées. Les risques d’intoxication sont importants et en fonction de ces négligences, un patient peut consommer des produits qui ne répondent pas à son statut médical. Toujours par négligence, ce malade peut avaler des médicaments périmés et falsifiés. Les Pharmacies qui sont pour la plupart considérés comme des boutiques de médicaments alimentent également les préoccupations. Les produits pharmaceutiques sont en fait des substances chimiques qui réclament des conditions standard de conservation. Or, le plus souvent en Haiti ce n’est pas le cas. La Commission Santé du Sénat de la République tente de régulariser la production et la commercialisation des médicaments. Le président de cette Commission, le docteur Prince Pierre Sonson prévoit la mise sur pied d’un laboratoire de contrôle de la qualité des produits pharmaceutiques. Les mauvaises habitudes ont la vie dure en Haïti où le taux d’analphabétisme est très élevé. Les conditions dans lesquelles les médicaments sont délivrés sur le marché local sont dénoncées quasi-quotidiennement par plus d’un et ceci depuis des années. On a beau annoncer des mesures mais elles sont restées lettre motre . Entre temps, le commerce illicite de produits pharmaceutiques gagne du terrain et les petits détaillants qui envahissent les rues achètent ces produits et les revendent à l’emporte pièce. Ce marché parallèle représente une menace pour la production locale, affirment les responsables des laboratoires pharmaceutiques locales. Les agences qui alimentent les pharmacies et les hôpitaux sont également inquiètes et invitent les autorités sanitaires à assumer pleinement leur responsabilité. Mais il revient aussi aux pharmaciens de se conformer aux nouvelles exigences de l’heure a déclaré le doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie, le Professeur Mario Alvarez. Certes, les autorités publiques ont pour devoi d’intervenir sur le marché afin d’exercer un contrôle rigoureux et régulier sur la vente des médicaments mais il est également de la responsabilité de la population de faire preuve de vigilance et d’intelligence. Les citoyens doivent savoir que l’utilisation d’un médicament acheté, dans des conditions douteuses et sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien, peut entrainer de graves conséquences sur leur santé. Texte de Cossy Roosevelt.
Contrôle en vue de la production et la vente des médicaments
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