Controverse autour du rapport de la commission présidentielle

Alors que certains partis politiques comme la Fusion des sociaux-démocrates, la Fanmi Lavalas ou l’OPL saluent le rapport de la commission consultative, d’autres le rejettent d’un revers de main. C’est le cas du MOPOD, du parti AYITI POU AYISYEN ou encore de la plateforme politique « PititDesalin » fraîchement créée. En substance, le rapport de la commission consultative recommande le renvoi du premier ministre Laurent Lamothe, du président du CSPJ Anel A. Joseph, du CEP et la libération des « prisonniers politiques ». Pour la Fusion des sociaux-démocrates, ce rapport est plutôt équilibré. Il reflète les revendications du parti qui souhaitait toujours le départ de Laurent Lamothe et le CEP. Pour la mise en application des conclusions de ce rapport, Alix Richard, le vice-président de la Fusion estime qu’un large accord politique entre les divers acteurs concernés par la crise s’avère nécessaire. Du côté de l’OPL, le ton n’est pas différent.Toutefois Sauveur P. Etienne croit que le Président de la République doit, avant de prendre sa décision, dialoguer avec les présidents de la chambre des députés et du sénat. Pourtant,l’opposition dite radicale déclare ne pas être liée par ce rapport et entend intensifier les mobilisations de rue pour forcer le départ de Michel Martelly et Laurent Lamothe.Outre la démission de Lamothe recommandée dans le rapport final, le départ du chef de l’Etat est une grande nécessité, selon l’opposition, qui réclame un gouvernement de transition pour l’organisation des élections générales en 2015. Mais pour le sénateur du Sud-Est, Wancesclass Lambert, le départ de Laurent Lamothe, encore moins du chef de l’Etat, ne dénouera pas la crise. En réponse à la commission qui recommande le renvoie de du Premier ministre, l’élu du Sud-Est déclare que « Laurent Lamothe ne partira pas ». Car cela entrainerait le pays dans une crise interminable, croit le sénateur, résumant la crise politique à la non-tenue des élections. Ainsi, le sénateur appelle à la formation d’un CEP selon les vœux de l’article 289 de la constitution. Trop tard. « Le temps est révolu. Je suis étonné d’entendre mon collègue Wencesclass Lambert dire qu’il accepte cette formule alors qu’il m’avait bousculé pour cette question », a martelé Moise Jean-Charles, leader de la Plateforme politique « PititDesalin », qualifiant de « mascarade politique » le rapport de la commission consultative. « Ceprétendu ne nous fait ni chaud ni froid. Nous avons passé une éternitéà demander ces choses. Aujourd’hui c’est trop tard. L’essentiel pour nous c’est le départ de Martelly », a lancé le sénateur du nord. C’est le même son de cloche pour les autres collègues du G6. Le président de la chambre des députés Stevenson Jacques Timoléon a, de son côté, indiqué que le parlement n’est aucunement lié au rapport des commissaires, ajoutant que toute solution à la crise passera par le dialogue et des compromis et qu’aucune commission ne peut remplacer le parlement, co-dépositaire de la souveraineté nationale. Entre ceux qui rejettent totalement le rapport de la commission et exigeant le départ des deux têtes de l’exécutif Michel Martelly et Laurent Lamothe, ceux qui saluent le rapport car étant favorable au renvoi de Laurent Lamothe et ceux qui croient que Lamothe doivent rester, c’est donc la controverse. Martelly s’adressera à la nation ce vendredi afin d’indiquer sa décision relative au travail de la commission. Entre temps, le diplomate américain Thomas A. Shanon est arrivé à Port-au-Prince dans l’objectif de discuter avec les protagonistes en vue de trouver une issue à la crise. MJ/ Radio Métropole Haïti

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