
Des milliers de Dominicains et Dominicaines se sont réunis, le jeudi 5 décembre 2013 à l’Université Autonome de Santo Domingo (La UASD) dans le cadre d’un événement dénommé « Accolade de solidarité » pour se sympathiser avec les Dominicains/ Dominicaines d’ascendance haïtienne, dénationalisés par l’Etat de leur pays à travers une décision prise par la Cour Constitutionnelle, le 23 septembre 2013. Plus qu’un acte d’humanité, c’est un acte de solidarité avec les Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne, victimes de cette décision. Ceux et celles qui ont pris part à cet événement se sont dits prêts à défendre du bec et des ongles leurs compatriotes par-devant le gouvernement dominicain. Cette série d’activités intitulées « Etreinte d’amour avec les Dominicains menacés d’apatridie » qui a commencé le 5 décembre 2013, prendra fin le 9 décembre prochain. Elle est convoquée par le Comité de Solidarité avec les Dominicains-es Dénationalisés, un espace regroupant plusieurs personnalités de différents horizons (religieux, journalistes, professionnels reconnus, militantes féministes etc.) qui sont opposés à l’application de la décision de la Cour constitutionnelle Dominicaine. La participation de ces milliers de dominicains-es à cet événement est un acte important qui entrera dans l’histoire des luttes pour la Justice, contre le racisme, la xénophobie et l’exclusion sociale, selon les observateurs. A l’issue de la rencontre, les organisateurs ont approuvé une déclaration demandant au gouvernement du Président Danilo Medina de trouver une solution humaine au problème de la dénationalisation des milliers de dominicains-es d’ascendance haïtienne. Plus spécifiquement, le Comité de Solidarité avec les Dominicains-es Dénationalisés a proposé au président Medina et à la société dominicaine la signature d’un pacte social pour mettre fin à cet arrêt et éviter que l’affaire soit transmise à la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme. « La solution à ce problème doit être dominicaine, basée sur la reconnaissance légitime que la sentence ne peut être appliquée aux personnes qui ont joui de la nationalité dominicaine, avant l’entrée en vigueur de l’actuelle Constitution», lit-on dans la déclaration. Le professeur Juan Bolívar Diaz, coordonnateur du Comité de Solidarité avec les Dominicains-es Dénationalisés, a averti que sans la signature de ce pacte social, l’affaire sera finalement portée à la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, dernière instance pouvant statuer sur les faits, comme ce fut le cas pour l’affaire Yean et Bosico pour laquelle la République Dominicaine a été condamnée. Plusieurs artistes dominicains étaient venus participer à cet acte de fraternité pour exprimer leur solidarité avec les Dominicains-es dénationalisés. Parmi eux/elles figuraient Xiomara Fortuna, Manuel Jiménez y Roldán Mármol et jóvenes, Janio Lora. Des personnalités politiques ont été également présentes, comme M. Max Puig, ancien ministre sous le gouvernement de Léonel Fernandez. Traduit et adapté par le GARR, le 6 décembre 2013 Source : Espacinsular