Coup de projecteur sur la conjoncture électorale en Haïti

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Le pays s’est enlisé dans une crise dont la genèse remonte aux élections contestées de mai 2000. Et à la faveur de cette crise l’élu du 26 novembre avait du faire face d’une part, à une mobilisation populaire et, d’autre part, à une rébellion arme qui l’a porté à quitter le pouvoir.Aujourd’hui, les principaux acteurs des élections craignent que les joutes de 2005 ne soient également contestées. Pour avoir pris la responsabilité de la logistique et le dossier de l’enregistrement des électeurs la communauté internationale est sur la sellette. Elle s’est vu reprochée notamment d’avoir mal conçu et mal plannifié le processus d’enregistrement . Celle-ci constitue la base des critiques portées contre le Cep par ceux-là qui sont concernés par ces élections. De son côté, l’institution électorale qui est minée par des dissensions internes est accusée d’incapacité à préparer le scrutin. Pour preuve, la démission de Roselaure Julien, les déclarations intempestives de certains conseillers, la non publication du calendrier électoral en dépit de l’insistance des secteurs impliqués sont autant d’arguments étayant la thèse d’une certaine incompétence à mener le pays à des joutes sérieuses avant la fin de l’année. Ceci dit, toute publication précipitée d’un calendrier électoral aura tout l’air d’une aventure. Toute aventure conduira le pays à une autre crise électorale semblable à celle de mai 2000. l’impossibilite de tenir des élections dans les conditions actuelles avait été dénoncée par des candidats à la présidence tel compris Himler Rébu, le leader du GREH. Des secteurs clés de la société civile évoquent la nécéssité de ne plus sacraliser la date du 7 février prévue pour la passation des pouvoirs.A mesure que l’on s’approche de cette date, des voix s’élèvent en faveur de la tenue des élections au début de l’année 2006. Du côté de l’exécutif qui a toujours rappelé qu’il s’en tient mordicus à cette date mais c’est la prudence et le silence qui règne. Le président Boniface Alexandre et le premier ministre Gérard Latortue veulent éviter de s’attirer les foudres de leurs détracteurs qui n’ont de cesse de souligner le caractère inconstitutionnel de leur gouvernement provisoire. Puisque selon la constitution l’équipe dirigeante n’avait que 90 jours pour conduire le pays à des élections, voilà pourquoi l’exécutif a, pour le moment, choisi de se taire autour de la possibilité d’une prolongation de son mandat au delà du 7 février. On se le rappelle la communauté internationale n’avait pas d’objection quant au report répétés des dates pour la tenue des élections mais avait émis le souhait que la date du 7 février soit respectée. A mesure qu’on s’approche à grand pas du 7 février 2006 les responsables de la machine électorale s’activent ce qui fait penser à cette maxime « rien ne sert de courir il faut partir à point ».Wendell Théodore

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