Création d’une mission internationale d’évaluation des élections en Haïti

Des organismes électoraux indépendants de huit pays des Amériques ont décidé jeudi à Montréal de mettre en place une mission internationale d’évaluation du processus électoral en Haïti, a annoncé le directeur général des élections du Canada, Jean-Pierre Kingsley. Cette mission aura pour objectif principal de suivre et d’évaluer les élections municipales du 9 octobre prochain et les deux tours du scrutin parlementaire et présidentiel, les 13 novembre et 18 décembre, a-t-il dit à la presse en marge d’une conférence de la communauté internationale sur la situation en Haïti. Cette mission sera composée de représentants d’organismes électoraux du Brésil, du Chili, de la République dominicaine, du Mexique, du Panama, des Etats-Unis, de la Jamaïque et du Canada. « La mission sera en mesure d’examiner en profondeur la légitimité et la crédibilité du processus électoral. Tout cela, du début à la fin », a affirmé M. Kingsley. La mission comptera de 10 à 20 « observateurs à long terme » et sera secondée par un secrétariat d’environ une vingtaine de personnes qui sera établi « le plus tôt possible » à Port-au-Prince, a-t-il indiqué. Il n’est cependant pas question, du moins pour l’instant, qu’elle s’occupe de l’accrédition des « observateurs à court terme » que d’autres pays pourraient envoyer sur le terrain. « Ce que nous proposons essentiellement de faire, c’est une mission d’accompagnement du CEP (le Conseil électoral provisoire d’Haïti) et du peuple haïtien, puisque ces élections sont celles du peuple haïtien et de personne d’autre », a-t-il déclaré. Le fonctionnement de cette mission sera « calqué sur le modèle irakien », soit la mission internationale d’observation qui avait été mise en place, à l’initiative du Canada, avant les élections irakiennes de janvier dernier, a dit M. Kingsley à l’AFP. Derrière les portes closes d’un grand hôtel, les représentants des organismes membres de la mission en Haïti ont convenu jeudi de 15 critères pour mesurer la crédibilité du processus avant, pendant et après les élections. Au nombre de ces critères figurent le cadre juridique, l’inscription des électeurs, des coalitions et des partis, l’accès équitable aux médias, la procédure de dépôt des plaintes avant le scrutin, le vote lui-même, le dépouillement des bulletins et la compilation des résultats, les infractions et l’application de la loi et le financement des campagnes des partis. Elle établira aussi des liens avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) et l’Organisation des Etats Américains (OEA). Le ministre canadien des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, a estimé que cette mission « permettra aux Haïtiens d’avoir pleinement confiance dans le processus démocratique ».Inaugurant jeudi soir une conférence internationale pour faire le point sur la situation en Haïti, il a toutefois précisé qu’ »en matière de sécurité, beaucoup reste encore à faire » d’ici aux élections. Nous devons étudier avec le plus grand sérieux la possibilité d’augmenter les contingents de militaires et de policiers », a-t-il dit. AFP

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