Crise Electorale : Aucun Accord en Vue

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Deuxième journée des discussions entre l’OEA et les protagonistes de la crise : aucun progrès véritable. Le Secrétaire Général Adjoint de l’OEA poursuit sa navette entre l’opposition, le Président Préval et Fanmi Lavalas. Cet après midi, l’émissaire de l’OEA a eu une nouvelle séance de travail avec les membres du Groupe de Convergence. Lors de cette rencontre, l’opposition a formellement remis à M. Enaudi le document regroupant les conditions posées pour le lancement véritable des discussions. A l’issue de cette réunion, le Chef de la mission de l’OEA a confirmé son départ du pays, le vendredi 29 septembre. Luigi Enaudi a laissé entendre que la balle reste dans le camp des haïtiens.En dépit du fait que le Secrétaire Général Adjoint de l’OEA ait consacré le week end écoulé à des discussions préliminaires entre les protagonisstes, deux jours après la date initialement fixée pour le démarrage des négociations, les pourparlers sont au point mort. Luigi Enaudi, qui préside la mission de bons offices, devra ménager la chèvre et le chou pour contourner ce manque de flexibilité visible des partis impliqués. Si les discussions s’annoncent non concluantes, l’organisation régionale peut cependant se féliciter de l’annonce faite par le président René Préval. Le Chef de l’Exécutif s’est engagé à respecter tout accord qui pourrait intervenir entre les acteurs. C’est la première fois que René Préval parle d’accord avec l’opposition depuis le 21 mai. L’entente ne devrait en rien constituer une violation de la constitution et des lois en vigueur, prévient René Préval. Pour prouver sa bonne foi, le Président a même promis de se faire représenter par un observateur dans les pourparlers. Mais le Président a été interrompu dans ses propos par Evans Paul, l’un des principaux dirigeants de l’opposition, qui l’accuse d’être constitutionaliste au gré de ses intérêts. La communauté internationale semble miser beaucoup sur cette mission de l’OEA. Luigi Enaudi risque, comme César Gaviria, de repartir bredouille puisque, de toute évidence, le rôle de facilitateur que l’OEA entend jouer, risque de butter sur l’intransigeance des uns et sur le jusqu’au boutisme des autres. L’opposition conditionne sa participation aux discussions, à des préalables précis, consistant notamment à une suspension des activités de la 47 ème législature, l’annulation du scrutin du 21 mai, et le départ du CEP. SI l’une au moins de ces exigence est satisfaite, il serait moins évident que Lafanmi Lavalas va consentir d’autres sacrifices. Nos politiciens n’ayant pas encore le sens des négociations et des concessions, tout semble indiquer, du train que vont les pourparlers, que la résolution de la crise post électorale n’est pas pour demain. Les Etats Unis, le Canada, l’ONU, l’OEA, bref, la communauté internationale, qui, visiblement place de l’espoir dans ces rencontres, risquent d’être déçue, encore une fois. Ceci dit, si aucun dénouement n’est trouvé à partir de ces discussions, que l’on ne soit pas surpris.

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