Le rapport annuel 2024 sur les enfants et les conflits armés, publié par le Secrétaire général des Nations Unies, exprime une profonde inquiétude face à la violence des gangs armés en Haïti. Le rapport souligne les violations graves des droits des enfants, notamment le recrutement forcé, les meurtres, les violences sexuelles et les attaques contre les écoles. En janvier-septembre 2024, 105 enfants ont été tués, et plus de 300 000 sont déplacés à l’intérieur du pays.
Les groupes criminels, tels que Village de Dieu, recrutent de plus en plus d’enfants pour les préparer à répondre aux opérations de sécurité. Ces enfants subissent un entraînement intensif et sont utilisés dans des confrontations avec la police. Human Rights Watch a mené des entretiens avec 16 enfants, révélant que la faim est un facteur majeur les poussant à rejoindre ces groupes. Ils vivent souvent dans la rue, sans accès aux services de base.
La situation humanitaire est critique, avec environ 125 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë et près de 3 millions ayant besoin d’une aide humanitaire. Le système de santé est au bord de l’effondrement, et près de 1 000 écoles ont été fermées, privant environ 160 000 enfants d’éducation.
Les enfants, en particulier les garçons, sont utilisés par les gangs pour des tâches variées, allant de la collecte d’informations à la participation à des affrontements armés. Les filles sont souvent exploitées pour le travail domestique et les abus sexuels. Ce cycle de violence et de désespoir continue de plonger les enfants haïtiens dans une situation alarmante, nécessitant une réponse urgente et des mesures de protection renforcées.
Marvens Pierre