Dany Laferrière raconte la dictature vue par un enfant de dix ans

Dany Laferrière a lancé mercredi deux nouveaux livres jeunesse: le troisième tome de la série Vava, Le baiser mauve de Vava, en plus d’une édition illustrée de son roman L’odeur du café. «Il s’agit du troisième et dernier album de cette série, dit-il. Le premier portait sur l’amour (Je suis fou de Vava), le second sur la mort (La fête des morts) et ce troisième traite de politique. » Ces trois thèmes, selon Laferrière, peuvent intéresser les enfants. Il dit avoir essayé, dans ce dernier livre écrit l’an dernier, de raconter la dictature vue par un enfant de dix ans. La dictature, c’est le monstre qui empêche un enfant de dix ans, Vieux Os, de voir son amoureuse qui a la fièvre. C’est très simple, il n’y a pas de détails sordides, confie-t-il. Le baiser mauve de Vava, comme les deux livres précédents publiés aux Éditions de la Bagnole, a été superbement illustré, tout en couleur, par Frédéric Normandin. Des livres qui, selon Dany Laferrière, sont presque considérés en Haïti comme des classiques. Quant à L’odeur du café, il s’inscrit dans une collection luxueuse d’œuvres illustrées qui compte déjà des titres tels Maria Chapdelaine et Les aventures de don Quichotte. Le nouvel « immortel » a fait savoir que c’est une grande fierté pour lui parce que c’est une collection de livres dits classiques. « C’est le même texte que son roman publié en 1991, sauf quelques chapitres qui ont été enlevés pour faire place aux illustrations de Francesc Rovira, mais le texte n’a pas changé», ajoute Dany Laferrière. À l’occasion de ce lancement de livres, il y avait une foule pour saluer Dany Laferrière toujours affable, avouant candidement que le regard que les gens portent sur lui a changé depuis qu’il a fait son entrée à l’Académie française en décembre dernier. «Moi je n’ai pas changé, je continue à faire ce que je faisais, mais l’idée de l’immortalité, qui est en fait l’immortalité de la langue française et non de l’écrivain, ça a un impact sur les gens; il y a quelque chose de magique qui remonte à la fable enfantine. Imagine: il y a des gens qui veulent me toucher: ils croient prendre ainsi dix ans pour ajouter sur leur temps!», dit-il en plaisant. On lui a demandé s’il a commencé l’écriture d’un nouveau roman, Dany Laferrière relance à la blague: «Ah, mais pourquoi écrire quand on peut lire des meilleurs livres que ce qu’on pourrait écrire! » ajoutant que plus sérieusement, il pourrait y avoir un roman publié chez Boréal l’année prochaine, qui serait dans la continuité de L’art presque perdu de ne rien faire et Le journal d’un écrivain en pyjama. Ce sera sans doute quelque chose qui portera sur le voyage et l’exil. » MJ/Radio Métropole

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