Décès de Butteur Métayer, dirigeant du Front pour la Reconstruction Nationale (FRN)

Butteur Métayer, l’un des principaux chefs rebelles à l’origine de la démission de Jean-Bertrand Aristide, en février 2004, est mort aux Gonaïves, le mercredi 8 juin 2005, d’une insuffisance rénale. Il était âgé de 34 ans. M. Métayer était l’un des chefs du gang à l’origine de la rébellion de février 2004. Son groupe, rejoint par d’anciens soldats, avait lancé la rébellion contre le président Aristide en s’emparant de la ville des Gonaïves. Sa milice avait autrefois été armée par Aristide pour terroriser ses adversaires. Mais après l’assassinat de son chef d’alors, Amiot Métayer, le frère de Butteur, la milice s’est retournée contre le président d’Haïti, l’accusant du meurtre du chef. Butteur Métayer a alors pris les commandes de l’insurrection aux côtés de Guy Philippe, Louis Jodel Chamblain et Winter Étienne. Poussé par la rébellion armée et un soulèvement populaire, Jean-Bertrand Aristide a quitté le pouvoir le 29 février 2004, sous la pression des États-Unis, de la France et du Canada. Il vit actuellement en exil en Afrique du Sud. Après le départ d’Aristide, MM. Philippe, Métayer et Étienne ont créé un parti politique, le Front pour la reconstruction nationale, avec l’intention de participer au processus électoral. En novembre dernier, Butteur Métayer a été arrêté par les autorités américaines à son arrivée à l’aéroport de Miami, en Floride, avant d’être extradé deux mois plus tard. La raison de son arrestation n’a jamais été communiquée. Selon son ami Winter Étienne, Butteur Métayer avait augmenté sa consommation d’alcool après sa libération, aggravant ses problèmes rénaux. L’émotion est vive dans la Cité de l’Indépendance, particulièrement dans le quartier populaire Raboteau, après la mort du dirigeant du FRN. Les représentants de la classe politique et de la société civile rendent hommage à l’action de Butteur Métayer dans la mise en place d’une société démocratique. Pour sa part, le secrétaire général du Front dit regretter vivement le départ de son compagnon de combat qui a été récemment se faire soigner en République Dominicaine sans succès. Dans une interview à Radio Métropole, le mercredi 8 juin, Guy Philippe s’en est pris à l’élite pour son ingratitude à l’endroit de Butteur Métayer. Radio Canada, Radio Métropole