Délai de Latortue à Lavalas pour intégrer le CEP

Le gouvernement fait monter la pression sur le parti Fanmi Lavalas qui multiplie les exigences pour prendre part au Conseil Electoral Provisoire. Un délai ne dépassant pas le 19 avril 2004 est accordé à l’ex-parti au pouvoir pour désigner son représentant, annonce le ministre sans porte-feuille et porte-parole du gouvernement, Robert Ulysse. Une correspondance a été adressée aux responsables de la formation politique de Jean Bertrand Aristide. Entre pressions et avertissements, le gouvernement de Gérard Latortue semble ne pas vouloir sourire à Lavalas qui, d’ailleurs, affirme clairement son opposition à toute décision de la nouvelle équipe dirigeante. Le premier ministre haïtien a signifié au sénateur contesté Yvon Feuillé, membre du comité exécutif intérimaire par intérim de Fanmi Lavalas,qu’il a pris connaissance des préoccupations exprimées via les médias en début de semaine. Dans cette lettre dont l’AFP a obtenu une copie, M. Latortue « prend acte des « préoccupations et des inquiétudes » exprimées par M. Feuillé au plan sécuritaire, l’assurant que des mesures « appropriées » seront prises au cas où les sympathisants de sa formation seraient victimes d’agressions. Il prend également note « de l’affirmation de l’engagement » de Famille Lavalas « en faveur de la non violence et pour la tenue d’élections démocratiques ». « Mon gouvernement est déterminé à tout mettre en oeuvre pour ramener la paix entre tous les Haïtiens, parvenir à la réconciliation nationale et créer les conditions pour la tenue d’élections libres, honnêtes et démocratiques »,conclut le Premier ministre. Au cas où le parti de Jean Bertrand Aristide refuserait d’intégrer le CEP à la date du lundi 19 avril, Gérard Latortue a indiqué qu’il appliquerait les clauses de l’accord initial obtenu en juillet 2001 lors des négociations entre le Pouvoir Lavalas et l’Opposition sous le parapluie de l’OEA. « Passé ce délai, je serai dans l’obligation de mettre en application les dispositions » de l’accord qui prévoit qu’au cas où « un secteur » ne serait pas représenté dans les délais requis, les autres secteurs membres du CEP combleraient le vide »,prévient M. Latortue. Dans des interventions répétées faites dans la presse, cette semaine, le parti Fanmi Lavalas a dénoncé ce qu’il appelle une vaste campagne de persécution dont ses membres sont l’objet un peu partout dans le pays. Des dirigeants du parti qui disent craindre pour leur sécurité souhaitent qu’un climat de sécurité soit d’abord instauré avant d’intégrer la machine électorale. Les déclarations des lavalassiens sont dénoncées par la majorité des organisations politiques et de la société civile qui les qualifient de chantages. Ces organisations invitent le gouvernement à mettre sur pied le nouveau conseil électoral de consensus.

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