Démolition au Centre-ville : le gouvernement agit conformément à la loi, selon le porte-parole du premier Ministre

Lors d’un point de presse tenu à Port-au-Prince mercredi dernier, le porte-parole du premier Ministre, Me. Pierre Michel Brunache, a estimé que le gouvernement a agi conformément à la loi dans le cadre des opérations d’expropriation et de démolition au centre-ville de Port-au-Prince.« L’expropriation est prévue par la loi et est une prérogative de l’État », a indiqué M. Bunache, soulignant que la construction de la « Cité administrative » est un projet d’intérêt général qui prime les intérêts particuliers.Le porte parole du Premier Ministre a promis que le gouvernement dédommagera tous les propriétaires de maisons démolies.M. Brunache a fait ces déclarations à un moment où ces opérations d’expropriation et de démolition soulèvent une tempête de colère chez les habitants du Centre Ville, qui déclarent avoir perdu leurs propriétés sans être dédommagés. Mais les informations officielles font état d’un certain nombre de citoyens – ceux ayant déjà déposé leurs titres de propriété – qui auraient été dédommagés. Pour les juristes et urbanistes opinant sur cette affaire, ces opérations de démolition initiées depuis le 31 mai 2014, présentent de graves irrégularités. Le processus d’expropriation n’a pas abouti puisque tous les concernés – pour des raisons multiples -, n’ont pas reçu leur dédommagement. Or, la législation haïtienne fait mention d’une juste et préalable réparation.Des organisations de défense des droits humains dont la POHDH, le RNDDH, le JILAP et le GARRR ont dénoncé ces opérations de démolition. Elles estiment que les autorités font preuve d’une grande insensibilité dans le cadre de ce dossier. Il s’agit d’une opération teintée de violation des droits humains, a dit GARR récemment, estimant par ailleurs que le projet de réaménagement du Centre-ville pour construire la «Cité administrative » n’offre pas d’autres possibilités de logements aux résidents de cette zone ; ce qui renforcera le problème de logement dans le pays. Si les autorités concernées avaient intégré le projet dans un plan d’aménagement global du territoire, cela aurait permis de poser les bases de la politique nationale du logement et de l’habitat lancée par Laurent Lamothe l’année dernière.En clair, les protestataires ne remettent pas en question la légalité ou encore le plein droit du gouvernement de recourir à l’expropriation si la nécessité l’exige, ils dénoncent surtout la façon dont ces opérations se poursuivent au centre-ville.MJ/Radio Métropole

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