Des militaires américains, armés notamment de missiles sol-sol, se sont déployés mardi dans le port de Port-au-Prince et dans d’autres lieux stratégiques en attendant, ont-ils annoncé, de patrouiller les rues de la capitale. « Nous avons les troupes suffisantes pour faire face à tous les problèmes potentiels et les patrouilles peuvent être déployées très rapidement », a déclaré le colonel David Berger, le chef des 450 Marines actuellement basés à l’aéroport. Ses propos semblent contredire de précédentes déclarations indiquant que la mission des Marines n’était pas de patrouiller dans les rues. Le Pentagone avait indiqué lundi que la mission des premiers Marines arrivés en Haïti était d’assurer la sécurité de sites-clé à Port-au-Prince pour faciliter le processus politique, le rapatriement des boat people haïtiens interceptés en mer et contribuer à créer les conditions de déploiement d’une force internationale de l’ONU. Des militaires américains ont été envoyés mardi pour protéger les bureaux du Premier ministre Yvon Neptune, devant lesquels des manifestants hostiles s’étaient massés. « Il y a eu quelques points de friction dans certains coins de la ville », a précisé le colonel Berger, en indiquant que les forces américaines, avec des militaires français, avaient accru leur présence autour du Palais national, siège de la présidence. Dans le port, dont les milices armées de l’ancien président haïtien avaient pris le contrôle ces derniers jours, sept véhicules des Marines ont fait irruption mardi. Quelque 25 militaires américains étaient à bord de quatre véhicules Humvee, dont deux étaient équipés de mitrailleuses et deux de lance-missiles, et de trois 4X4 blindés, ont précisé les témoins. Aucun tir n’a été entendu. Le colonel Berger avait indiqué, mardi matin, avoir demandé aux autorités haïtiennes de retirer les barricades qui bloquent les entrées du port, installées par les partisans armés de l’ex-président Aristide, parti en exil dimanche en Centrafrique. « Nous n’allons pas faire usage de nos armes », avait précisé le responsable américain. Il a toutefois ajouté qu’en cas de nécessité, ses forces réagiraient comme il convient. « Les Marines connaissent les règles d’un engagement, de même que les autres forces, et nous ferons face aux menaces en conséquence », a-t-il dit. Ses soldats, a-t-il précisé, ne tenteront pas de stopper les insurgés « tant qu’ils ne présenteront pas une opposition hostile ou ne chercheront pas à interférer avec ce que nous faisons ». Dans la situation actuelle, le colonel ne s’attend pas à des affrontements importants. « Peut être sporadiques mais rien de gros », selon lui. « Je pense que notre présence sera suffisante pour aider à restaurer le calme ». Le caporal Harry Milban, d’origine haïtienne, est content de revenir sur sa terre natale mais reconnaît n’avoir pas encore appelé sa mère, qui réside dans la capitale. « Elle va être folle de découvrir que je suis ici sans le lui avoir dit ». « Nous sommes ici pour aider ceux qui ont besoin de nous », affirme-t-il. AFP
Démonstration de force de Marines dans le port de la capitale haïtienne
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