BANGUI, République centrafricaine (AP) – Une terre d’exil définitive n’a toujours pas été trouvée pour Jean-Bertrand Aristide, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie de la République centrafricaine, où le président haïtien déchu est installé provisoirement dans la capitale Bangui. « Aucune décision n’a encore été prise », a déclaré à l’Associated Press le ministre des Affaires étrangères centrafricain Charles Wenezoui. « Tout ce que nous savons c’est qu’il doit rester au palais présidentiel ». Souvent citée comme le futur exil du président haïtien déchu, l’Afrique du Sud a fait savoir qu’elle n’était pas opposée sur le principe à recevoir Aristide, mais qu’elle n’avait pas encore reçu de demande d’asile officielle. Aristide séjourne dans la résidence officielle du président François Bozize à Bangui depuis son arrivée lundi d’un vol organisé par les Etats-Unis après son départ d’Haïti la veille. « Aristide aime vraiment beaucoup lire » et il a beaucoup dormi, a précisé le chef de la diplomatie centrafricaine, interrogé sur la façon dont l’ancien président s’acclimatait à Bangui. « Nous allons lui donner un poste de télévision et une antenne satellite pour qu’il puisse suivre les informations dans le monde entier ». Charles Wenezoui a précisé que les autorités centrafricaines n’avaient pas encore coupé le téléphone dans les quartiers d’Aristide, malgré leur agacement devant les accusations proférées par le dirigeant haïtien déchu qui a téléphoné aux médias, à des avocats et des partisans à l’étranger pour dire que les Américains l’avaient enlevé et qu’il était retenu prisonnier à Bangui. Les autorités centrafricaines ont demandé à Aristide de cesser de lancer ces allégations, inquiètes qu’elles ne puissent entamer les liens du pays avec Washington. Jean-Bertrand Aristide n’a pas fait de déclarations publiques depuis lundi soir et il ne s’est apparemment pas aventuré au delà de l’enceinte très surveillée du palais présidentiel. Lundi, le gouvernement centrafricain a démenti qu’Aristide soit retenu prisonnier au palais présidentiel. De son côté, la ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie, qui avait paru sous-entendre que l’ancien président était surveillé par des soldats français, a ensuite assuré mardi qu’il ne se trouve « sûrement pas » sous la surveillance de militaires français. « Il y a des militaires français en Centrafrique depuis plusieurs mois », mais leur mission « n’a rien à voir avec la présence du président Aristide », a-t-elle affirmé. AP
Toujours pas d’asile permanent pour Aristide, selon Bangui
Publicité