
Le Ministère de l’environnement (MDE) a organisé au début du mois d’avril, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (OIF-IFDD), une formation en évaluation environnementale en mobilisant une quarantaine de cadres de tous les ministères sectoriels et d’autres institutions étatiques.Cette formation – nous apprend le communiqué de presse du MDE – avait pour but de doter les cadres d’outils en évaluation environnementale et les sensibiliser sur leurs rôles en tant que membres des Unités Techniques Environnementales Sectorielles (UTES) à favoriser la prise en compte de l’environnement dans les politiques sectorielles de développement. Très étoffée, cette formation d’une semaine s’est articulée d’abord, autour des connaissances de base en évaluation environnementale (démarche d’analyse et les méthodes d’évaluation des impacts sur l’environnement, étapes du processus d’évaluation, mesures d’atténuation et de compensations des impacts, élaboration des programmes de surveillance, plan de suivi environnemental) et sur l’application des procédures (processus administratifs, participation des publics, gestion de l’information).Dans le cadre de la formation, une visite de terrain a été organisée à la Rivière Grise à Pernier et était portée sur l’exploitation de la carrière au niveau de cette rivière. Cette démarche a permis au participants de prendre conscience de l’ampleur de cette exploitation et surtout de l’impact qui y en résulte tant du point de vue environnementale, socioéconomique et culturelle et sans oublier les problèmes de santé publique qui résultent des décisions de mise en œuvre de projets sur l’environnement et la population. Cette rivière qui mesurait 70 mètres de large en 1960 mesure aujourd’hui plus de 300 mètres et la situation continue à s’aggraver avec le commerce effréné d’extraction et sans contrôle de granulats.« La synergie autour de la question environnementale entre tous les ministères doit devenir une réalité si l’on veut vraiment parvenir au développement durable » a suggéré Carline Desroches, cadre du MDE tout en soulignant que l’État et les citoyens ne peuvent pas rester indifférents par rapport à la dégradation de l’environnement haïtien.Clôturant la cérémonie de remise des certificats, Danielo Saint Valières, Directeur du cabinet du Ministre de l’environnement a remercié tous les cadres des différents ministères qui ont manifesté leur intérêt par rapport à la question de l’environnement en prenant part à cette formation tout en les invitant à agir. « Il revient désormais au MDE et aux cadres de la fonction publique de mettre en pratique les acquis de cette formation. Cette formation devra aboutir à l’opérationnalisation des UTES. » a-t-il -insisté. Celles-ci, sont les cellules qui doivent être mises en place au niveau des ministères sectoriels afin d’assurer la prise en compte de l’environnement dans les politiques sectorielles (plans, programmes, actions, projets). Danielo Saint Valières a terminé ses propos en engageant le MDE sur les dossiers du décret loi sur l’évaluation environnementale de manière générale et sur celui sur le Bureau National de l’Évaluation Environnementale qui devront être sous peu déposés au pouvoir législatif et le MDE s’y engage fermement » a –t-il souligné. La directrice adjointe du PNUD, Katyna Argueta, s’est réjouit que le MDE s’engage dans cette voie qui contribuera à garantir la protection de l’environnement et l’avenir. Elle a rappelé que les populations les plus pauvres sont tributaires des impacts environnementaux des différents projets de développement. Aussi, a-t-elle plaidé pour que les questions environnementales aient les mêmes considérations économiques. « Si nous continuons à engager des projets sans évaluer leurs impacts environnementaux le développement d’aujourd’hui risque de devenir le problème de demain » a-t-elle exhorté.Cette formation en évaluation environnementale, qui fut la troisième d’une série et a été réalisée avec la collaboration de l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (OIF-IFDD) et le Secrétariat international francophone pour l’évaluation environnementale (SIFÉE). Cette formation s’inscrit, entre autres, dans le mandat du PNUD d’appuyer l’Etat Haïtien à travers le Ministère de l’Environnement (MDE) dans la définition des politiques stratégiques, la mobilisation de ressources, le développement et l’implémentation de programmes intégrés en lien aux secteurs clés de l’environnement.———————– Photo : (de droite à gauche) Danielo Valières, Directeur du cabinet du ministre de l’environnement, Katyna Argueta, Directrice adjointe du PNUD et un cadre de la fonction public certifié en évaluation environnementale.Source et Crédit photo : PNUD