Des Casques bleus accusés de viol

Le chef du bataillon uruguayen de la mission de l’ONU en Haïti a été démis de ses fonctions après la divulgation sur Internet d’une vidéo montrant le viol présumé d’un jeune Haïtien par quatre de ses soldats. Les images sont glaçantes. Prises à l’aide d’un téléphone portable et diffusées sur Internet, elles montrent le viol d’un jeune homme par plusieurs soldats, dont quatre seraient des Casques bleus du bataillon uruguayen de la mission de l’ONU en Haïti (Minustah). Un juge haïtien a ouvert une enquête et le chef du bataillon en question a été démis de ses fonctions. «Nous avons recueilli les témoignages de la victime (…) et de sa mère, nous avons aussi visionné les images de la scène qui s’est déroulée dans une base des soldats uruguayens», a déclaré le juge haïtien Paul Tarte, qui a ouvert l’enquête. Selon lui, un certificat médical a révélé des blessures sans équivoque sur la victime présumée, âgée de 18 ans. Le magistrat a par ailleurs annoncé qu’il enquêtait également sur des cas de relations sexuelles entre des soldats et des adolescentes haïtiennes qui seraient tombées enceintes. Alors que des voix se sont élevées en Haïti pour demander le retrait total du bataillon concerné – qui compte 900 hommes – le ministère uruguayen de la Défense a réagi en annonçant, outre la mise à l’écart de l’officier, qu’un «conseil de discipline» se tiendrait dans le cadre de la Minustah et que les préparatifs étaient en cours pour le rapatriement des militaires impliqués. L’armée uruguayenne «entend aller au-delà de la seule vidéo et établir s’il y a eu d’autres manquements» dans la conduite des militaires, a en outre déclaré son porte-parole, qui a promis «les peines les plus sévères et les plus rigoureuses prévues» si les accusés sont jugés coupables. «Si les faits sont avérés, les auteurs devront être traduits en justice», a également réagi un porte-parole de l’ONU. «Nous prenons ces accusations très au sérieux», a-t-il ajouté, rappelant que «Les Nations unies prônent la tolérance zéro s’agissant d’abus sexuels». En la matière, ces accusations s’ajoutent à celles portées contre des Casques bleus présents en Côte d’Ivoire. «L’Onuci a récemment reçu des allégations d’exploitation et d’abus sexuels impliquant ses éléments militaires et de police basés à l’Ouest du pays», avait indiqué la semaine dernière la force onusienne, sans préciser la nationalité des suspects. «Si ces allégations s’avéraient fondées, il reviendrait aux pays dont sont originaires les Casques bleus de prendre les mesures appropriées à l’encontre des personnes impliquées», poursuivait l’Onuci qui a tenu, «en attendant», «à exprimer ses regrets les plus profonds aux victimes potentielles». C’est la deuxième fois que de telles accusations sont portées contre l’Onuci. AFP

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