Des chercheurs de Yale appellent l’Onu à assumer ses responsabilités face au choléra

Des chercheurs de l’université américaine de Yale qui ont réalisé une étude établissant la responsabilité des Nations Unies dans l’introduction du choléra en Haïti, effectuent un séjour en Haiti dans le cadre de la parution de la version française de leur étude. « Maintien de la paix sans responsabilité » est le titre du rapport sous-titré: la responsabilité des Nations unies dans l’épidémie de choléra en Haïti, qui a été publié en août 2013. Ce rapport présente des recherches qui prouvent la responsabilité des troupes de la MINUSTAH dans l’introduction du choléra en Haïti. « Les principales enquêtes sur la crise du choléra ont désigné les troupes de maintien de la paix de l’Onu en provenance du Népal comme étant la source de l’épidémie. « Investigation des foyers épidémiques, enquêtes environnementales, études épidémiologiques moléculaires et récits journalistiques démontrent tous que les troupes avaient été exposées au choléra au Népal et ont introduit la bactérie Vibrio cholerae en Haïti », précise le rapport. Les jeunes chercheurs de Yale ont fait état de 5 éléments retenus dans les multiples enquêtes. « Premièrement, il n’y avait pas de transmission active du choléra en Haïti avant octobre 2010. Deuxièmement, l’épidémie a débuté à un seul endroit dans une zone comprenant la base de la MINUSTAH où les troupes népalaises étaient stationnées. Troisièmement, ces troupes avaient été exposées au choléra au Népal. Quatrièmement, leurs selles ont contaminé les ressources en eau locales. Cinquièmement, une seule souche, d’origine népalaise, a été impliquée dans la flambée du choléra en Haïti. » Le professeur Muneer Ahmad, affirme qu’il n’existe plus de doute quant à la responsabilité de la mission onusienne dans l’introduction de la bactérie sur le sol haïtien. Selon lui la démarche aujourd’hui est de pousser l’organisation mondiale à reconnaître son tort en indemnisant les victimes et aider dans l’éradication de la maladie en Haïti. Qualifiant la situation de catastrophe humanitaire, les chercheurs de Yale ont dénoncé le refus de l’ONU de créer une commission permanente pour recevoir les plaintes.« L’Onu, par son attitude, enfreint aussi son obligation contractuelle envers Haïti, au regard du droit international », expliquent les jeunes chercheurs de Yale. LLM / radio Métropole Haïti

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