Des députés américains réclament le limogeage d’un ministre haïtien, la classe politique est offusquée

Plusieurs dirigeants politiques se déclarent choqués par la position exprimée par les congressmen américains dans l’affaire Neptune. Réclamer la révocation du ministre de la justice dépasse les bornes, estiment certains responsables politiques haïtiens. Face aux congressmen américains qui réclament la révocation du ministre de la justice, des dirigeants de la classe politique se sentent offusqués. Demander le limogeage d’un ministre de la justice et souhaiter que la communauté internationale prenne en main le système judiciaire, c’est trop et c’est assez osé, déclare Paul Denis de l’Organisation du Peuple en Lutte. M. Denis ne comprend pas une telle attitude dans la mesure où les congressmen américains ne peuvent pas demander à leur président de mettre à pied le ministre de la justice des Etats-Unis. Le dirigeant de l’OPL le voit encore mal quand les députés américains déclarent que Me Bernard Gousse ne veut pas la libération de l’ancien Premier ministre Yvon Neptune, inculpé dans le cadre du massacre de la Scirie à Saint-Marc, perpétré le 11 février 2004, peu avant la chute d’Aristide. En dépit de certaines défaillances au niveau de l’appareil judiciaire, le secrétaire général du KID trouve injuste la position de ces députés américains. Evans Paul assimile l’attitude des congressmen à de l’ingérence maladroite . Quelque soit la raison avancée, il ne revient pas aux congressmen de demander la révocation du ministre de la justice et de la sécurité publique. Dans une lettre adressée à la secrétaire d’Etat américaine dont le Miami Herald a obtenu copie, les congressmen ont cru faire passer le message. Un message qui révolte plus d’un en Haïti. De la classe politique aux hommes de loi en passant par l’homme de la rue.

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