
Une enquête réalisée par des firmes canadienne et brésilienne fait état d’une hausse sensible des cas de violence en Haïti.Le nombre de crimes commis dans les grandes villes d’Haïti a considérablement augmenté au cours des six derniers mois, contribuant à miner la confiance de la population envers les forces de l’ordre, selon une étude publiée dimanche.Le rapport portant sur la criminalité en milieu urbain fait écho aux inquiétudes des leaders de la société civile qui ne cessent d’attirer l’attention des autorités gouvernementales. Le taux d’homicides semble avoir fait un bond important dans les quartiers populeux entre août 2011 et février 2012, d’après l’étude réalisée par les chercheurs Athena Kolbe et Robert Muggah, avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international, une société d’État canadienne, et l’Institut Igarape, un organisme à but non lucratif brésilien. La semaine dernière, un éminent juriste de Port-au-Prince, Jeanty Duran et un juge de paix de la Croix des Bouquets ont été assassinés par des bandits armés. La plupart des meurtres sont enregistrés dans ces quartiers vulnérables touchées par la marginalisation sociale et la pauvreté dans les régions du Cap-Haïtien, Les Cayes et Gonaïves.Si la situation est moins alarmante à Port-au-Prince que dans d’autres centres urbains des Caraïbes, la capitale haïtienne a toute même atteint en février les 60,9 meurtres pour 100 000 habitants, le taux le plus élevé depuis 2006. En comparaison, le nombre d’homicides à New York était de moins de 7 par 100 000 résidents en 2011, alors que celui de la ville d’Oakland, en Californie, était de 23 pour 100 000 habitants. Le rapport montre que la confiance des Haïtiens en leur police nationale a plongé pour la première fois depuis 2007, près d’un répondant sur cinq ayant exprimé de l’inquiétude quant à la capacité et la volonté des policiers de les protéger. LLM / radio Métropole Haïti