Des ONG suisses attendent une restitution des fonds de Duvalier à l’état haïtien

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Une coalition d’organisations non gouvernementales se déclare satisfaite de la décision de l’Office fédéral de la justice de rendre l’argent de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier à l’Etat haïtien. Les responsables de cette coalition demandent aux autorités suisses de veiller à une restitution transparente et à un usage humanitaire des quelque sept millions de francs concernés. « Après le passage de plusieurs ouragans sur Haïti, la situation humanitaire est catastrophique. Les morts se comptent par centaines dans ce pays, le plus pauvre d’Amérique latine… et les récoltes sont détruites, les voies de communication dévastées », indique une note de la coalition des organisations non gouvernementales.Soulignant que le gouvernement haïtien a un besoin urgent de moyens supplémentaires pour assurer la reconstruction du pays, la coalition des ONG espère que le clan Duvalier s’abstiendra de faire recours contre la décision de l’Office fédéral de la justice (OFJ) et que l’argent bloqué sera rapidement retourné à Haïti. Les ONG, Action de Carême, Action Place financière suisse, Déclaration de Berne, Pain pour le Prochain, Plate-forme Haïti de Suisse, Transparency International suisse et TRIAL, saluent le travail de la Direction du droit international public et de l’OFJ dans cette affaire. Elles regrettent toutefois qu’il ait fallu attendre plus de 20 ans pour le dénouement de cette situation, souhaitant que la Suisse cherche un accord avec le gouvernement et la société civile haïtienne pour que l’argent serve à répondre aux besoins urgents de la population haïtienne. La coalition des ONG demande que la législation suisse en la matière soit complétée au plus vite. »Les avoirs visés ne doivent pas retomber dans les mains d’anciens dictateurs, mais revenir à l’Etat spolié par son ancien dirigeant. Dans cette perspective, il est nécessaire que les avoirs restent bloqués jusqu’à ce que leur origine soit clarifiée. En cas d’origine illicite, les avoirs rapatriés doivent faire l’objet d’un usage humanitaire et d’un contrôle décidés avant la levée du blocage ».

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