Le Service Jésuite aux Migrants (SJM-Haïti),le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) et le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS), condamnent la décision inhumaine de l’administration Biden d’expulser vers Haïti des milliers de migrants haïtiens.
Dans un communiqué conjoint , le SJM, GARR et RFJS estiment que cette décision qui affecte aussi des femmes et des enfants en bas âge a été prise sans tenir compte des conséquences psychosociales graves sur les migrants, ni du contexte de crises socio-économiques, politiques et environnementales qui secouent Haïti actuellement.
« SJM-Haïti, GARR et RFJS, sommes profondément troublés par les traitements horribles et infrahumains infligés aux migrants haïtiens par des agents du Border Patrol alors qu’ils cherchaient refuge aux USA. Des images révoltantes qui évoquent des cauchemars du temps de l’esclavage où des colons blancs faisaient la chasse aux noirs à travers monts et vallées ». peut –on lire dans ce communiqué.
Compte tenu de la crise d’insécurité croissante qui s’est installée en Haïti depuis plusieurs années et des nombreux dégâts causés par le récent tremblement de terre qui a dévasté le Grand Sud du pays, avec environ 800 mille personnes affectées et seulement 10% des victimes ayant jusqu’à présent reçu une assistance humanitaire, Haïti n’est pas en mesure actuellement de répondre adéquatement aux besoins des personnes expulsées. En ce sens, nous exhortons d’une part, les autorités américaines, à : surseoir aux déportations des personnes migrantes haïtiennes tout en mettant à leur· disposition des moyens humanitaires pour mieux gérer cette crise ; respecter les droits des personnes migrantes haïtiennes en leur accordant de meilleurs· traitements ; appuyer les autorités haïtiennes dans les démarches visant à solutionner les principaux· problèmes structurels auxquels fait face le pays ; D’autre part, nous recommandons à l’État haïtien de : assumer pleinement ses responsabilités en prenant en charge les personnes migrantes· haïtiennes arrivées au pays depuis le weekend écoulé et éventuellement celles qui vont arriver; mettre en place de vrais programmes sociaux capables de répondre adéquatement aux besoins· des couches les plus vulnérables de la société afin de leur permettre de vivre en toute dignité dans leur pays, ce qui pourra freiner la vague migratoire; reprendre le contrôle des quartiers occupés par les gangs armés afin de permettre aux· personnes expulsées de se réintégrer dans leur communauté de provenance. Toujours dans cette même logique, nous profitons pour lancer un appel à la solidarité à l’endroit de tous les pays, toutes les communautés et tous les secteurs pour qu’ils soient plus hospitaliers envers les personnes migrantes. Car, elles méritent d’être traitées dignement dans le respect de leurs droits.