Alors que tous les yeux sont rivés sur le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui devait rendre publique la liste des candidats agréésà prendre part aux électionslégislatives depuis le vendredi 1er mai, la candidature de l’épouse du chef de l’Etat au poste de sénateur continue de susciter des controverses au niveau de l’espace public. Ce lundi, des sénateurs de la République, dont Wesner Polycarpe ont fait valoir leur point de vue sur ce dossier dans lequel le CEP est soumis à une rude épreuve. Pour M. Polycarpe, « des questions méritent d’être posées quand on regarde la tournure que prend cette affaire. Il est clair que sa candidature a été contestée faute de décharge et pour avoir détenu la nationalité étrangère ». Concernant la décharge, il est normal que le ministre de l’Économie et des Finances octroie un certificat à l’épouse du chef de l’Etat, a lâché le sénateur, soulignant que « c’est Martelly qui l’a nommé ministre ainsi que sa femme pour gérer des fonds de l’Etat. Bref, c’est aberrant que ce soit M. Martelly qui a donné décharge à son épouse. On aimerait savoir qui gérait les millions de dollars de la commission dont la femme du président est la coordonnatrice si ce n’est pas elle-même ! » « Pourquoi réclame-¬t¬-elle la nationalité haïtienne après avoir passé environ 50 ans à jouir de la nationalité américaine ? », s’interroge¬-t-¬il, le sénateurindécis, avant d’ajouter : « Parce qu’elle a déclaré être de nationalité haïtienne, Sophia Martelly devrait être poursuivie pour faux et usage de faux ». Le sénateur farouchement opposé au pouvoir en place appelle les membres du CEP à la vigilance et à la raison dans le traitement de tous les dossiers. « Les juges du Bureau du contentieux électoral national (BCEN) qui auront à trancher sur cette question doivent tenir compte de leur avenir afin de permettre au CEP de garder encore sa crédibilité aux yeux de la population ». Au cas où le CEP agréerait la candidature de Sophia Martelly, Wesner Polycarpe croit indubitablement que ce serait le commencement de la douleur, assimilant l’inscription de la première dame au processus électoral comme une sorte de provocation en vue de boycotter les élections. Le président du Sénat dysfonctionnel, AndrisRiché, a pour sa part indiqué qu’il ne va pas se mêler des affaires du CEP qui a été créé après beaucoup de tergiversations au niveau de la société. Le sénateur de la Grand’Anse estime que les conseillers électoraux sont devant le fait accompli, car, dit-il, ils doivent prouver qu’ils sont crédibles et honnêtes au risque de décevoir ceux qui ont beaucoup lutté pour les mettre à cette fonction. MJ/Radio Métropole Haïti
Des sénateurs exhortent le BCEN à la vigilance dans le traitement de tous les dossiers
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