Des spécialistes opinent sur l’action de la communauté internationale

Des experts expriment des points de vue divergents en ce qui a trait au rôle de la communauté internationale dans la crise haïtienne.L’économiste Claude Beaubeuf estime que la communauté internationale est en grande partie responsable de l’imbroglio politico-économique de ces 20 dernières années.Dans une lettre adressée au directeur des affaires caribéennes du département d’état américain, M. Beaubeuf a indiqué que l’appui des Etats-Unis au retour de René Préval a été une erreur. » La première partie du mandat de Préval est un échec sur les aspects politique, social et économique », dit-il soulignant que les Etats-Unis devraient avoir une nouvelle politique en Haïti. » S’il n’y avait pas cette mobilisation pour Préval je ne crois pas qu’il y aurait ce retour », dit-il estimant que la communauté internationale est responsable à 55% de la situation actuelle d’Haïti.M. Beaubeuf fait remarquer que la situation est insupportable pour tous les citoyens haïtiens. » La classe moyenne est en voie de disparition, les entrepreneurs sont en faillite et les classes défavorisées ne peuvent pas se nourrir », déclare t-il mettant l’accent sur la nécessité pour que nouveaux signaux soient envoyés par les autorités haïtiennes.De son coté, Patrick Jean Baptiste, spécialiste en droit international public, salue la démarche de M. Beaubeuf qui a présenté son point de vue aux Etats-Unis qui dispose d’une grande force en Haïti. » La communauté internationale a soutenu M. Préval mais il a été élu par le peuple haïtien », rappelle M. Jean Baptiste estimant qu’il faudrait envisager la responsabilité de la communauté internationale au niveau de la Minustah. » On ne peut pas tout reprocher à la communauté internationale, la classe politique haïtienne est responsable de nombre de problème », ajoute t-il.Selon M. Jean Baptiste les haïtiens doivent être honnêtes avec eux-mêmes. » M. Préval n’est pas l’antithèse de la démocratie », dit-il précisant qu’Haïti est toujours considéré comme une zone de crise par les pays étrangers.

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