Regroupés en Réseau National de Défense de la souveraineté, les d’ultranationalistes dominicains ont proposé ce jeudi, en plus d’une clôture à la frontière, la construction d’un « couloir binational de progrès » et d’un chemin de fer facilitant la desserte du projet et permettant de tirer profit du potentiel de la région en matière agricole, commerciale et touristique.Un des responsables du Réseau, l’architecte Brian Soto, a présenté la proposition à la Commission des affaires frontalières de la Chambre des Députés, qui étudie déjà l’opportunité de la construction d’un mur à la frontière entre la République dominicaine et Haïti. La proposition fait partie d’un plan visant à développer des projets de construction d’infrastructures dans les cinq provinces frontalières du pays, dont deux aéroports internationaux, deux ports – un à Montecristi et l’autre à Pedernales – quatre héliports, quatre universités, 50 000 maisons, 20 écoles techniques et 144 cliniques. Le Réseau a également plaidé pour la modernisation de la frontière du point de vue sécuritaire, ce qui, d’après eux, garantirait « la souveraineté nationale, le progrès, la paix et le développement pour les citoyens ». Le 13 juin dernier, le député Vinicio Castillo Semán, l’un des principaux dirigeants du parti dominicain d’extrême-droite et ultranationaliste « Fuerza Nacional Progresista » – allié du PLD, parti au pouvoir -, avait proposé à ses collègues de la Chambre des députés la construction d’un mur le long de la frontière avec Haïti pour renforcer le contrôle migratoire. Cette proposition avait créé des réactions vives et diverses dans le pays et forcé le gouvernement dominicain à apporter un démenti officiel. « Si le gouvernement avait décidé de construire un mur [le long de la frontière], il l’aurait annoncé; la construction d’un mur n’est pas dans nos plans », avait déclaré Roberto Rodríguez Marchena, porte-parole de la Présidence. Le 4 novembre 2013, le Réseau national pour la défense de la souveraineté, pour appuyer la décision 168-13 de la Cour constitutionnelle, avait convoqué à une manifestation à laquelle des fonctionnaires du gouvernement avaient assisté et au cours de laquelle des organisations de défense des droits de l’homme et des journalistes avaient été accusés de “traîtres à la patrie” pour avoir critiqué cette décision. « Au cours de la manifestation, avaient noté des enquêteurs de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH), la consigne de “mort aux traîtres” avait été proclamée et un pamphlet intitulé “l’Album de la trahison” a été distribué, dans lequel apparaissaient des noms et des photos de journalistes, de défenseurs des droits de la personne et d’hommes politiques opposés à l’arrêt 168-13. « De même, les magistrats de la Cour constitutionnelle Isabel Bonilla Hernández et Katia Miguelina Jiménez Martínez, qui avaient voté contre la décision 168-13, avaient été accusées de “trahir l’œuvre de Duarte”.HA/radio Métropole Haïti
Des ultranationalistes dominicains proposent une autre vision des échanges à la frontière
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