Des victimes du règne du général Avril continuent de réclamer justice

Deux (2) des prisonniers de la Toussaint, Marino Etienne et Jean Auguste Mesyeux condamnent la décision de la Cour d’appel d’ordonner la libération du général Prosper Avril. Selon Messieurs . Etienne et Mesyeux, cette décision prouve à quel point la justice haïtienne est malade . Marino Etienne et Jean Auguste Mesyeux, torturés sous le régime du général Avril en novembre 1989, parient sur le long terme pour obtenir justice et réparation. La loi haïtienne, disent-ils, leur accorde 20 ans de poursuite contre l’ancien général président Prosper Avril . Ils se préparent à utiliser d’autres voies légales pour contraindre la justice à reconsidérer le dossier de Prosper Avril. Jean Auguste Mesyeux met en garde les juges contre toute manipulation de la part des autorités qui, selon lui, cherchent à contrôler l’appareil judiciaire. “Aussi longtemps que le deuxième pouvoir restera sous l’emprise de l’Exécutif, les victimes de toute catégorie n’auront pas gain de cause”, fait remarquer l’ex- prisonnier de la Toussaint qui cite entre autres les cas de Mireille Durocher Bertin, Jean Hubert Feuillé, Antoine Izméry, Jean Dominique, Brignol Lindor . Jean Auguste Mesyeux se fait également le porte-parole des sans-voix en prétendant défendre les nombreuses victimes anonymes. M. Mesyeux, très critique envers la justice de son pays, exhorte toutefois les haïtiens à assumer leur responsabilité. “Sans leur participation dans l’appareil judiciaire, on risque de s’embourber éternellement dans l’impunité” a-t-il dit. Et cela, explique t-il, est inquiétant d’autant que les citoyens se terrent chez eux et refusent de dénoncer cet état de fait. Messieurs Etienne et Mesyeux se présentent comme des “Capois la Mort” (héros de l’indépendance haitienne en 1803) pour avoir affronté,disent-ils, la mort à plusieurs reprises. Ils n’entendent pas faire marche arrière dans leur mouvement afin d’obtenir justice et réparation pour les violences subies sous le gouvernement militaire de Prosper Avril. Le général Avril a dirigé le pays de septembre 1988 à mars 1990 et a été arrêté le 26 mai 2001 à Pétion-Ville d’abord sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’Etat puis de tortures et de sévices corporels contre Marino Etienne et Evans Paul . La justice haitienne vient de classer l’affaire suite à une ordonnance de la Cour d’Appel mais le général a été arrêté et reconduit en prison dans le cadre d’un autre dossier .

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