Désaccords sur la lutte contre le choléra

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Le débat sur la lutte contre l’épidémie du choléra a été relancé la semaine écoulée suite au boycott d’une réunion internationale par le gouvernement haïtien.Le chef de l’état haïtien, Jovenel Moïse et plusieurs membres de son gouvernement ont boudé une invitation du secrétaire général de l’ONU avec des acteurs mondiaux dans le secteur de la santé autour du financement de la campagne visant l’éradication du choléra. Haiti n’avait aucun représentant officiel de haut rang à cette rencontre importante en raison du rappel de l’ambassadeur Denis Régis par le ministre des affaires étrangères. Plusieurs responsables d’organisations de défense des droits humains ont critiqué la décision des autorités haïtiennes. En première ligne dans la lutte pour l’obtention de réparation pour les victimes de l’épidémie du choléra, le Bureau des Avocats Internationaux (BAI) dénonce le boycott du gouvernement haïtien.Mario Joseph, coordonnateur du BAI, accuse les membres du gouvernement de ne se préoccuper que de leurs intérêts.Ils ne défendent pas les intérêts du peuple haïtien, lance M. Joseph rappelant que les administrations de Preval, Martelly, Privert et Moïse n’ont pas manifesté un dévouement en faveur des victimes. Il fait remarquer que les autorités haïtiennes n’avaient pas formuler d’exigences claires même après la reconnaissance de la culpabilité des Nations Unies dans l’épidémie de choléra. De l’avis de M. Joseph le gouvernement accorde la priorité aux intérêts des ex officiels accusés dans le scandale de Pétrocaribe au dossier des victimes du choléra. Les responsables du BAI et les parents des victimes entendent poursuivre la mobilisation afin d’obtenir justice et réparation pour plus de 9 000 personnes tuées par l’épidémie du choléra entre 2010 et 2018. D’autres dirigeants de droits humains qualifient d’exagéré et d’inopportun le rappel de l’ambassadeur haïtien à l’ONU. De son coté le Premier Ministre, Jack Guy Lafontant, soutient qu’il ne faut pas dramatiser la situation assurant que l’ONU s’acquittera de ses responsabilités dans le cadre des efforts pour l’éradication du choléra en Haiti. LLM / radio Métropole Haïti

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