Le secteur privé jette tout son poids dans la balance pour obtenir le départ du Président Jean Bertrand Aristide comme le réclame la Plate-forme Démocratique . Les hommes d’affaires décident d’entamer une campagne de désobéissance civile dès ce lundi 2 février 2004 à commencer par les factures de l’Electricité d’Haïti . Pour forcer M. Aristide et son équipe gouvernementale à se démettre, le secteur privé des affaires encourage l’ensemble de la société à passer à la désobéissance civile. Ce mouvement devra avant longtemps s’étendre à des institutions comme l’EDH, la Téléco et l’ONA dont les fonds sont utilisés, selon le secteur privé, contre les citoyens et contre la stabilité des institutions. Les hommes et femmes d’affaires haïtiens disent envisager également les possibilités et modalités de ne plus payer certaines taxes et certains impôts, de réduire au strict minimum les importations notamment des produits de luxe et procéder enfin à la mise en accusation des responsables de l’Etat impliqués dans le gaspillage, l’utilisation abusive ou la mauvaise gestion des fonds publics. Le Patronat soutient que ces mesures visent à « freiner la dégradation de la situation macro-économique » caractérisée par une « forte poussée de l’inflation et une perte accélérée de la monnaie nationale ». Les hommes d’affaires affirment que la situation actuelle fragilise les institutions , rend les entreprises improductives, risque de les conduire à la faillite et va aggraver l’état de pauvreté de la population. Le secteur patronal dit s’attendre à une réaction du pouvoir. Mais Maurice Lafortune président de la chambre de commerce ne voit rien d’anormal car , soutient-il, le Chef de l’Etat doit comprendre que la situation est intenable et qu’il faut partir pour permettre l’application de l’Alternative proposée par la Plate-forme Démocratique. Le parti au Pouvoir , Fanmi Lavalas dénonce cette initiative du secteur des affaires. Un porte-parole , Rudy Hériveaux estime que cette décision vise à aggrandir le champ de l’exclusion en mettant de côté les démunis. Pour sa part, le dirigeant du Groupe des 184 , André Apaid Junior , salue ces mesures temporaires. Selon M. Apaid, le support de la population à cette initiative peut aider la population à avoir de jours meilleurs. Reçu au Palais National le 10 janvier 2003, le secteur privé des affaires avait remis au Chef de l’Etat un mémorandum en plusieurs points qui devait ramener la situation générale du pays à la normale .Loin de s’améliorer, elle s’est plutôt aggravée aux yeux des hommes et femmes d’affaires haïtiens qui croient que le problème vient de Jean Bertrand Aristide. Répression sauvage, anarchie, violations répétées des espaces hospitaliers et universitaires, arrestation illégales, assujetissement de l’appareil judiciaire, le secteur privé veut entend contraindre le dirigeant Lavalas à la démission.
Désobéissance civile : le Patronat lance son action contre le Pouvoir Lavalas
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