Détérioration de la situation à l’hôpital général de Port-au-Prince: le ministère de la santé est sur la sellette

Des décès auraient été enregistrés en raison de la grève des médecins résidents et internes qui dure déjà trois (3) semaines à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). La vie de bien d’autres patients serait également en danger alors que grévistes et responsables de la santé se perdent dans un bras de fer pour le moment sans issue. Mettons de côté les revendications des grévistes, tachons de se pencher sur la manière dont le ministère de la santé gère le dossier de la crise à l’hôpital général surtout sur le plan humain. La vie des gens est de plus en plus banalisée en Haïti, au point que la répétition des mouvements de grève au plus grand centre hospitalier du pays devient un fait divers, relégué au second plan du chapitre des priorités et des urgences. Car jusque là, constatent plus d’un, le trésor public a fait d’importants débours pour améliorer le fonctionnement des différents ministères, en augmentant le parc automobile de l’Etat, en exécutant certains projets de la présidence. Certes, des efforts ont été déployés par le MSPP avec le support de certains pays amis d’Haïti dans le cadre de la campagne de restructuration et de modernisation des hôpitaux publics. Mais, on est encore loin ,très loin de l’objectif poursuivi à savoir garantir à toute la population des soins de santé de qualité et efficaces. Tout en maintenant sa position, Yvon Elysée, l’un des porte-parole des médecins grévistes à l’HUEH, se montre plutôt inquièt pour la vie des patients. “ C’est une situation inacceptable qui se développe à l’hôpital général où l’on ne respecte pas la vie des patients” a laissé entendre le porte-parole des grévites, Yvon Elysé. C’est un droit sacré reconnu d’ailleurs par la Constitution haïtienne de 1987. Et quand ce privilège est bafoué faute de moyens économiques ou de volonté politique, la loi mère invite à prendre les décisions qui s’imposent pour corriger la situation. Cette règle n’échappe pas au ministère de la santé qui ne peut en aucun cas faire la sourde oreille ou garder un profil bas dans la crise à l’HUEH et à la maternité Isaïe Jeanty et c’est l’avis de Yvon Elysée. Les grévistes prétendent que leurs revendications sont justes, légitimes et réalistes. Ils réclament un profond changement dans le fonctionnement de l’hôpital général et dans le programme de stage. Toutefois, Yvon Elysée se dit conscient de la situation économique précaire du pays mais puisqu’il s’agit de protéger la vie de milliers de patients, l’essentiel doit être fait. Les responsables du ministère de la santé tardent à résoudre ce problème à l’hôpital général devenu depuis quelque temps un volcan en processus d’éruption.

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