Des bandits lourdement armés continuent d’imposer leur loi à Cité Soleil et menacent d’étendre leurs actions aux autres quartiers jusqu’ici très peu touchés par le phénomène de l’insécurité. Les mesures annoncées ou adoptées par les forces de l’ordre sont loin de produire les résultats escomptés. Depuis plusieurs semaines déjà, on assiste à une détérioration de la situation alors que la Minustah continue de manifester sa volonté de stabiliser le pays.Le phénomène de l’insécurité à Port-au-Prince prend des proportions de plus en plus inquiétantes. A n’importe quel moment de la journée ou de la nuit n’importe qui peut être enlevé ou tué par des bandits. Dans la zone de Cité Soleil, des activistes armés opèrent assez souvent dans les périmètres de sécurité établis la minustha avec l’aide de quelques blindés légers notamment. Des personnes kidnappées puis libérées en échange de rançon dénoncent « la passivité des casques bleus et l’irresponsabilité des policiers haïtiens ». Contrairement aux policiers haïtiens armés de volonté seulement, les casques bleus de la Minustah disposent de moyens militaires adéquats pour faire face à une situation de guerrilla urbaine, de l’avis du directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol. Mais les forces onusiennes déployées sur le terrain seraient limitées à une mission de stabilisation dans un pays où des bandits lourdements armés kidnappent et tuent des gens quotidiennement pour destabiliser la nation. Face à une telle conjoncture, une redéfinition du mandat de la Minustah par le Conseil de sécurité de l’ONU est nécessaire, estime le chef de la Police haïtienne.Pour Mario Andrésol les bandits de Cité Soleil ne sont pas invaincibles. Mais il faut, avec l’aide de la population de cette zone de non droit, planifier des opérations ciblées pour limiter les dommages colatéraux, a indiqué Mario Andrésol. Une fois les activistes armés maitrisés, les forces de l’ordre doivent élire domicile et ceci pour plusieurs raisons, a-t-il ajouté.Mais la situation est beaucoup plus compliquée qu’on ne l’imagine. Au delà du manque de moyens de la PNH et de la passivité de la Minustah évoqués par l’opinion publique, l’insécurité qui prévaut en Haïti aurait une motivation politique. Le directeur général de la police nationale ne minimise pas cet aspect de la question et annonce que les commanditaires de ces actes seront bientôt arrêtés.Absence de moyens ou de volonté politique, rien n’indique que dans les prochaines semaines la Minustah et la Police nationale pourront mettre fin au climat d’insécurité, en particulier au phénomène du kidnapping qui frappe toutes les couches de la population.
Détérioration du climat d’insécurité à Port-au-Prince: la Minustah est critiquée pour son laxisme
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