Widmagne Dorvillier et Jérôme Joseph ont été extradés samedi vers les Etats-Unis sous forte escorte d’agents de la Sûreté fédérale américaine (FBI). Ils seront jugés par un tribunal fédéral de Miami lors d’un procès anti-terroriste dont la date n’a pas été communiquée.Selon le directeur central de la police judiciaire (DCPJ), Michaël Lucius qui intervenait sur les ondes de Radio Kiskeya, Widmagne Dorvillier et son lieutenant Jérôme Joseph ont été extradés dans le cadre d’une coopération entre Haïti et les Etats-Unis, engagés dans la lutte contre le terrorisme international. « Ils risquent chacun une peine de 25 ans de prison ferme. Les deux hommes seront jugés par la justice américaine parce qu’ils se sont attaqués à des américains, peut-être sans le savoir mais nous devons aussi nous donner les moyens pour pouvoir juger en Haïti les preneurs d’otages » a indiqué M. Lucius. »Widmagne Dorvillier est un meurtrier froid et l’un des principaux chefs des réseaux de kidnappeurs à Port-au-Prince. Son record personnel s’élèverait à 57 enlèvements crapuleux dont certains ont connu un dénouement tragique. Entre autres crimes commis, le jeune présumé délinquant aurait exécuté un de ses otages après avoir demandé et obtenu de ses proches une rançon de 60 mille dollars américains. Il lui est également reproché le massacre d’une dizaine de personnes, commis en janvier 2005, dans le quartier populaire de village de Dieu, un bidonville du Bicentenaire, le boulevard du front de mer (sud-ouest de la capitale) », a ajouté l’inspecteur général Michaël Lucius.Le jeune présumé kidnapeur Widmagne Dorvillier avait été arrêté fin octobre dans un night-club de Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince). Après son arrestation, il a accepté de collaborer avec la Police nationale d’Haïti en permettant aux agents de l’ordre de mettre la main au collet d’autres présumés bandits.C’est la deuxième extradition de présumés kidnappeurs haïtiens vers le territoire américain enregistrée en deux mois. En octobre dernier, deux autres individus, accusés d’avoir séquestré une fillette, de nationalité américaine née de parents haïtiens, avaient été emmenés aux Etats-Unis où leur cas fait l’objet d’un processus judiciaire en cours.L’insécurité continue de régner en Haïti et notamment à Port-au-Prince en dépit de la présence dans le pays de plus de 7.000 Casques bleus et policiers internationaux, membres d’une Mission de stabilisation de l’Onu déployée depuis la mi-2004. Un missionnaire américain avait été enlevé début décembre et relâché le lendemain après le versement d’un rançon dont le montant était inférieur aux 300.000 dollars exigés dans un premier temps par les ravisseurs.
Deux présumés kidnappeurs haïtiens accusés d’implication dans l’enlèvement de plusieurs américains livrés aux agents du FBI
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