Discrétion des Etats-Unis autour de l’envoi de Marines en Haïti

L’assistant secrétaire d’Etat américain pour les Amériques, Roger Noriega, s’est gardé,le jeudi 9 juin 2005, de commenter en public les questions liées à l’éventualité du déploiement de Marines pour rétablir la sécurité en Haïti à l’approche des elections prévues pour la fin d’année. L’ambassadeur Noriega qui a bouclé, jeudi, une visite de 24 heures dans le pays en compagnie de son collègue de la France, Daniel Parfait et de Denis Coderre du Canada a souligné l’urgente nécessité pour la Minustah d’assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité sur le terrain. “Il est urgent que la Minustah adopte les mesures nécessaires pour remplir son mandat. Il est franchement urgent que la Minustah réponde à la vague de violences qui secoue le pays afin de rassurer la population”, souligne l’officiel américain. L’assistant secrétaire d’Etat américain pour les Amériques demande à la Minustah de créer l’espace nécessaire pour que les Haïtiens puissent avancer sur le chemin de la démocratie et de la reconstruction économique. “Nous apprécions vivement la participation de nos amis de l’hémisphère et d’autres régions du monde à cette mission, nous respectons le rôle qu’ils jouent mais nous les exhortons à répondre à cette vague de criminalité, qu’ils soient plus proactifs pour mettre un terme à ces violences”, précise Roger Noriéga qui s’exprimait en présence des envoyés spéciaux de la France et du Canada pour Haïti Daniel Parfait et Denis Coderre à l’aéroport Toussaint Louverture. Pour sa part, le chef de la Minustah, le chilien Juan Gabriel Valdes, affirme qu’aucune discussion n’a eu lieu à l’Onu à New York autour d’un éventuel déploiement de Marines pour aider à garantir un climat de sécurité. Toutefois, M.Valdes affirme n’avoir aucune objection avec la présence de troupes visant à contribuer à la sécurité des élections. Le “Washington Post” a révélé en début de semaine que l’ambassade américaine a demandé l’envoi de plusieurs centaines de Marines à Port-au-Prince pour lutter contre l’insécurité.