Dossier Neptune: la communauté internationale fait monter la pression. Le gouvernement haïtien explique sa position

La Minustah (mission de l’Onu) hausse le ton dans le cadre du dossier de Yvon Neptune. Le responsable des droits humains au sein de la Mission de l’ONU est très critique vis-à-vis des secteurs qui font état de traitement de faveur. En rencontrant la presse, le mercredi 4 mai 2005, Thierry Fagart est même allé jusqu’à s’en prendre à tous ceux qui parlent d’illégalité dans le traitement du dossier par les autorités. M. Fagart indique que la Minustah s’intéresse au dossier de M.Neptune pour deux raisons. D’abord, il a été un Premier minister.Ensuite, la justice accorde un traitement illegal à M. Neptune et ceci, dès le début. Le responsable des droits de l’homme à la Minustah a poursuivi en demandant à la société de se mettre un moment dans la peau de Yvon Neptune, en prison depuis 10 mois. Fagart invite la population à imaginer un instant que M.Neptune ne soit pas coupable et qu’il est de son droit de demander à ce qu’il doit être blanchi. Thierry Fagart a fait part de la délicatesse de l’état de santé de M.Neptune qu’un médecin de l’ONU, le Samedi 30 avril, avait donné 48 heures au maximum, soit le Lundi 2 avril, pour survivre. L’OEA soutient que la santé de M. Neptune est gravement menacée. Dans une declaration à Washington, le 4 mai, le secrétaire general de l’organisation, Luigi Einaudi a indiqué que “ si la détérioration de la santé de Neptune atteint un point de non retour, le gouvernement sera tenu responsable de son incapacité à le faire traduire en justice et pour son refus à le libérer”. M. Einaudi propose la formation d’une commission pour sortir de l’impasse composée d’”un juriste haïtien, un juriste international et un expert légal”. Dans une note de presse en date du 3 mai, le ministre de la justice a rappelé que M. Neptune est en prison sur la base d’un mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction de Saint-Marc dans le cadre du procès du massacre de La Scierie. Bernard Gousse a poursuivi que la non comparution de M. Neptune est due à l’action en récusation des juges de Saint-Marc qu’il avait produite, déboutée par l’arrêt de la Cour de cassation en date du 18 mars, et la grève de la faim qu’il a entamée. Le ministre Gousse a ajouté qu’une commission médicale a été formée pour suivre l’état de santé de l’ex-dirigeant Lavalas. D’après son rapport en date du 3 avril, les signes vitaux de Yvon Neptune sont normaux et il est conscient, lucide, bien orienté dans le temps pendant que sa déshydratation est modérée. Bernard Gousse conclut sa note explicative en soulignant que seul le juge d’instruction est habilité à prendre les decisions relatives au prévenu et au dossier de La Scierie. Yvon Neptune, ancien Premier minister d’Aristide et ex-responsable du Conseil supérieur de la police est accusé d’implication dans le massacre d’opposants au régime lavalas survenu le 11 février 2004 à Saint-Marc. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées par des policiers aidés d’activistes armés lavalas de l’organisation “Bale Wouze” appuyés par des policiers à bord d’un hélicoptère de la Présidence, selon les militants des droits de l’homme.

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