Drame de la Tuerie de la République Dominicaine

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L’organisation « Centre Pont Haïti » condamne le comportement du gouvernement dans le dossier du massacre des six (6) sans papiers Haïtiens en République Dominicaine. Le « Centre Pont Haïti » fait la lumière sur la tragédie du 18 juin. Cette organisation, après avoir selon elle enquêté sur le drame, révèle que les six Haïtiens tués en république voisine ont été massacrés par balles par des soldats dominicains. Le Centre Pont Haïti a d’ailleurs recueilli des témoignages auprès des rescapés et des parents des victimes.Jemilo Louis, Noupadi Fortilus, Soni Nora, Ifodia Dorcema, tous agés de 22 ans, Roselène Termeus, 35 ans, et Nadège Dorcema, 19 ans, ont été massacrés par balles, le dimanche 18 juin 2000. Des photos prises par l’organisation Centre Pont démontrent la monstruosité avec laquelle les soldats Dominicains ont commis leur forfait : poitrines, ventres transformés en passoire ; les rescapés ont eu la vie sauve par défaut de munition.Ce 18 juin pour arrêter le véhicule transportant une trentaine d’Haïtiens à destination de Santiago, les gendarmes Dominicains ont cyniquement déchargé toute leur batterie. Une fois le camion renversé, il ne restait de munitions que pour achever quelques unes des victimes. Au lendemain du massacre, une collecte de fonds a été organisée, ce qui a permis d’acheter des cercueils pour enterrer en urgence les martyrs Haïtiens. A en croire Centre Pont, il ne s’agit pas d’un accident ou de trafic de drogue qui aurait tourné au vinaigre entre les trafiquants. Très souvent, les passeurs qui organisent ces voyages clandestins agissent avec la complicité de certains soldats Dominicains. Selon un témoin, on ne se fait pas prier pour passer d’un poste à un autre, l’argent est le mot de passe, et c’est ce qui est peut-être à l’origine du massacre de nos compatriotes. D’autre part, Leonel Fernandez, inquiet de la dimension que prend le drame (dénoncé d’ailleurs par la presse dominicaine), a annoncé la création d’une commission pour enquêter sur la tragédie, Le Président Dominicain promet aux autorités haïtiennes que la justice de son pays sanctionnera les auteurs de la tuerie, une déclaration de nature à préserver les bonnes relations qu’entretient Haïti avec la République Dominicaine. Mais, il s’agit surtout pour Santo-Domingo, de préserver l’image de sa diplomatie. Ce n’est certe pas la première fois que nos compatriotes font l’objet de violence et de massacre dans les pays où ils sont réfugiés. Toutes les fois que ces incidents graves se produisent, les victimes sont abandonnés à elles-mêmes. Les rescapés du 18 juin réclament justice et réparation pour les victimes et appellent le gouvernement haïtien à assumer ses responsabilités, car le pouvoir a pour devoir de protéger ses ressortissants a aussi rappelé Le Centre Pont-Haïti. Enfin, l’organisation dénonce notamment, l’attitude du Ministère des Affaires Etrangères qui s’est contenté de rencontrer des officiels dans la capitale Dominicaine. Fritz Longchamp n’a pas visité jusqu’ici les victimes du massacre du 18 juin a déploré le responsable du Centre Pont Haïti, Le père Yves Edmond.

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