Les parlementaires paraissent surpris par les propos du Président Dominicain , Hipolito Mejia , selon lesquels l’aide à Haïti n’est pas débloquée en raison de l’absence de démocratie dans le pays . Les élus du 21 mai tentent de cerner la portée du discours du chef de la république voisine . Certains y voient de l’hypocrisie tandis que d’autres percent derrière ces propos un dessein inavoué. Cette déclaration de Hypolito Mejia , à l’issue de la récente visite à Santo Domingo du premier ministre du Canada , Jean Chrétien , ne manque pas de faire transpirer les élus Lavalas au Parlement, chacun tente d’interpréter le sens de ce discours ou encore prête au Président Dominicain des ambitions compte tenu des conséquences que ces propos pourraient bien engendrer. Simson Libérus tient , en tout premier lieu , à faire ressortir l’absence de sincérité dans ce discours de Monsieur Mejia. Le député de la 3e circonscription de Port-au-Prince n’a pas que cela à déplorer, le parlementaire Lavalas a aussi des souvenirs de la république voisine qui lui tracasse l’esprit. M. Libérus fait référence au massacre de plusieurs dizaines de milliers d’haitiens sur la frontière en 1937 sous la dictature du Président Rafael Leonidas Trujillo . C’est le moment de ressasser les mauvais souvenirs tout comme c’est l’occasion de compenser les méfaits causés à notre peuple par les ennemis potentiels du pays. En chœur avec ses collegues au Parlement, Simson Libérus reprend le refrain du moment , il réclame réparation pour les 52 mille victimes du massacre de 1937 . Mais le premier secrétaire de la Chambre Basse voit la question sous un autre angle . Berry Joseph veut aller au plus profond de la chose,la declaration du chef de l’Etat dominicain est intéressée. M. Joseph indique que les dominicains caressent toujours le désir d’envahir Haiti qui avait occupé la République Dominicaine durant la première moitié du 19ème siècle sous le règne du Président Boyer . Chaque élu ou si l’on veut bien chaque groupe de parlementaires veut peser dans la balance pour débouter la thèse du Président Dominicain, certains vont même jusqu’à exiger des excuses de la part de Hipolito Mejia pour excès de langage. Mais à la question : existe- t-il une démocratie pleine et entière en Haïti ? la réponse est mitigée.
Effervescence au Parlement suite aux déclarations du Président Dominicain sur la crise haitienne
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