Electricité d’Haiti : priorité au social aux dépens de la rentabilité

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Le Pouvoir Lavalas poursuit sa politique d’alimentation des principales villes de province en électricité. Après l’Arcahaie, le 18 mai dernier, d’autres projets sont en cours d’exécution. Toutefois, ce programme n’est jusqu’ici pas rentable pour l’Electricité d’Haïti (EDH) alors que la capitale politique et économique, Port-au-Prince, est traitée en parent pauvre. Bon nombre d’observateurs questionnent la politique menée par les responsables de la compagnie nationale d’électricité. Dans son long discours d’investiture de ving et une (21) pages délivré à la nation le 7 février 2001 , Jean Bertrand Aristide mettait l’électricité au cœur de ses priorités. « Générer 348 mégawatts d’énergie éléctrique en 5 ans », un projet ambitieux que le chef de l’Etat veut se donner les moyens de réaliser et la formule est simple : priorité province. La consigne est, semble-t-il, passée aux autorités concernées. L’Electricité d’Etat d’Haiti (EDH) veut l’appliquer à la lettre la formule du président Aristide. Juin 2001, l’éléctricité est disponible 24 heures sur 24 au Cap-haïtien ,deuxième ville du pays. La même disposition sera prise pour les Cayes et ses environs, Miragoâne , Cabaret et Arcahaie. Pour presque chaque ville qu’il visite, dans presque chaque commune de la province òu il prononce un discours, Jean Bertrand Aristide promet l’électricité 24 heures par jour aux habitants . Le 1er janvier 2003 sur la Place d’Armes des Gonaives, le chef de l’Etat a annoncé plusieurs projets devant être réalisés avant le 1er janvier 2004 à l’occasion du bicentenaire de l’Indépendance notamment le courant jour et nuit. L’action gouvernementale en ce qui a trait à la distribution du courant éléctrique coûte énormément au trésor public . Pour tous les 10 mégawatts installés, 12 mille gallons de carburant sont consommés et pour alimenter les différentes centrales thermiques, l’ED’H dépense, par mois, 2 millions de dollars américains , seulement pour l’achat du précieux liquide. Mais , dans les principales villes de pronvince òu l’éléctricité est distribuée 24/24, il y a très peu d’activitié économique. Conséquence : l’argent dépensé n’est pas récupéré, l’Electricité d’Haiti, compagnie commerciale est déficitaire, son directeur se dit conscient mais Jules André Joseph croit qu’il faut voir les choses autrement c’est-à-dire priorité au social . Etant donné que la rentabilité n’est pas la priorité de la compagnie éléctrique, l’EDH multiplie ses projets et ceci dans les coins et recoins du pays. Huit (8) projets sont actuellement en cours notamment à la Gonave, dans l’Ile de la Tortue et les Irois. Quelque soient les réticences de l’opinion publique , le patron de l’ED’H avance à grands pas . Priorité : province dans la distribution du courant éléctrique. Quant aux habitants de Port-au-prince , les autorités leur demandent d’attendre 2004. Obligés de faire fonctionner leurs entreprises, certains hommes d’affaires impatients mettent la main à la poche, et chacun essaie de résoudre son problème d’éléctricité en investissant dans les génératrices . En attedant 2004, ceux qui ne disposent pas de moyens importants et qui ne veulent pas rester dans le noir ont un seul recours, les bougies.

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