Environnement : Pas de reboisement sans résolution des problèmes structurels

Le Ministère de l’Environnement se propose de mettre 116 millions de plantules en terre pour reboiser le pays et ramener le taux de couverture forestière à 25 % d’ici 2016.Une source proche de ce Ministère a déclaré qu’environ 5 millions de plantules ont été mises en terre en 2013, dont 487,000 au Morne L’Hôpital, 300,000 à Forêt-des-Pins, 200,000 à Saut-Mathurine, 300,000 à Mont-Organisé, 370,000 à Séguin, 200,000 à Saut-d’Eau. »Mais quel est le taux de réussite versus le taux de coupe dans ces mêmes zones et pour la même période », a objecté l’agronome Phelps, ajoutant qu’en étant optimiste, le taux de réussite, dans les conditions actuelles en Haiti, devrait être probablement de moins de 20 %.Qu’en est-il, en effet, des facteurs limitants, notamment l’élevage libre des chèvres, la production de charbon, l’approvisionnement des boulangeries, guildives et autres grands consommateurs de bois ? La liste des facteurs contraignants est longue, soutient l’agronome Phelps : « La pratique du brulis et les feux provoqués pour conquérir de nouveaux espaces agricoles, en particulier dans la zone dénommée Forêt-des-Pins sans compter les pratiques agricoles inadéquates dans les terroirs de montagne – mauvais itinéraires techniques -, l’insécurité foncière, l’absence quasi totale de financement (crédit) et d’assurance agricoles. »À la fin, en pratiquant une agriculture de grappillage et de survie, les paysans en viennent à se détruire eux-mêmes, tout en détruisant l’environnement de manière accélérée, sous l’œil plutôt complaisant des uns et des autres ». »Il est donc utopique de mettre en œuvre un programme de reboisement sans aborder les problèmes de fond au préalable », a plaidé l’ex-dirigeant de l’Association Nationale des Agro-professionnels Haïtiens (ANDAH).98% du territoire national est déboisé, accroissant la vulnérabilité d’une population appauvrie par des années de dictature et de violence.En 1492, à l’arrivée de Christophe Colomb, l’île était recouverte d’une végétation luxuriante à plus de 80%.Avant l’occupation américaine, la couverture forestière représentait 60% de la superficie totale d’Haïti. Après l’occupation américaine, en 1945, la couverture forestière est réduite à 21%. Selon les estimations, la couverture forestière a décliné jusqu’à 8 à 9% en 1954 est serait de moins de 2% aujourd’hui.HA/radio Métropole Haïti

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