Le gouvernement haïtien a récemment annoncé la prolongation de l’état d’urgence dans le Département de l’Ouest jusqu’au 3 mai 2024, avec des mesures restrictives telles qu’une interdiction de manifester et un couvre-feu nocturne. Cependant, cette décision suscite des interrogations quant à son efficacité, notamment face à la montée des violences dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Anthonal Mortimé, co-directeur de Défenseur Plus et défenseur des droits de l’homme, exprime des doutes quant à l’efficacité des mesures prises pendant l’état d’urgence, soulignant que la violence continue de causer une quinzaine de décès chaque jour.
De nombreux citoyens, notamment dans la capitale, remettent en question la capacité des autorités à faire face à l’insécurité généralisée. Alors que certains, comme le colonel Himmler Rébu, estiment que la situation exige des mesures d’accompagnement plus que des déclarations d’urgence, d’autres, dont l’ancien ministre de la Justice Camille Edouard Jr, dénoncent le manque de communication des autorités sur les résultats des mesures prises avant de les prolonger.
Edouard Jr met également en garde contre les risques d’abus et de détournements qui pourraient découler des mesures d’urgence, appelant le gouvernement actuel à la prudence.
Malgré la prolongation de l’état d’urgence, aucun bilan concernant l’arrestation des évadés du Pénitencier national n’a été communiqué, et les infrastructures policières abandonnées sont maintenant laissées à elles-mêmes. Pendant ce temps, la menace des chefs de gangs persiste, laissant la population civile dans un état d’incertitude croissante.
Marvens Pierre