
L’Union européenne a présenté le 15 juillet dernier les résultats de l’évaluation du programme de coopération mis en œuvre en Haïti durant la période 2008-2012. La présentation a été faite dans le cadre d’un atelier organisé en présence de l’ambassadeur de l’UE Javier Niño Pérez, et du chef de la coopération M. João de Santana. Présentée par des experts de la Direction générale de l’aide au développement de la Commission européenne (Europe Aid), cette évaluation a, globalement, mis l’accent sur les avancées observées dans plusieurs secteurs de la coopération entre l’Union européenne et Haïti, tout en en brossant les perspectives et les possibles pistes d’amélioration, notamment dans le cadre de la prochaine programmation de l’aide européenne au développement. L’ambassadeur Javier Niño Pérez, présent à l’ouverture de cet atelier a, à cette occasion, fait la déclaration suivante : « Après le séisme dévastateur de janvier 2010, l’aide européenne est montée en puissance pour répondre aux besoins humanitaires considérables et relever les défis du développement. Tous les programmes confondus, une enveloppe globale de 880 millions d’euros a été allouée durant la période 2008-2013, qui correspond à la programmation du 10ème Fonds Européen de Développement (10ème FED) sur laquelle porte aujourd’hui cette évaluation. Des avancées significatives peuvent, aujourd’hui, être observées dans plusieurs secteurs. La coordination avec les différents bailleurs et notre dialogue politique avec l’Etat haïtien ont permis de mieux cibler les interventions et d’en améliorer l’impact stratégique à long terme. L’appropriation de cette aide, l’un des principes qui gouverne la coopération entre l’Union européenne et Haïti, s’est de plus en plus concrétisée avec la croissance continue de la part de l’aide transitant directement par l’Etat haïtien. Très certainement, des éléments d’amélioration peuvent, et doivent être apportés, notamment en ce qui concerne le renforcement de l’Etat, de ses capacités et de ses différentes institutions, afin d’accroître la dimension stratégique des actions de développement. Le programme d’appui budgétaire que nous avons entamé il y a peu avec l’Etat haïtien, ainsi que le prochain programme indicatif national pour les 7 années à venir qui sera signé très prochainement, refléteront ces nécessaires prises en compte. Cette évaluation a permis de souligner les résultats obtenus dans plusieurs secteurs. Parmi eux, l’on peut citer celui de l’éducation, avec la rénovation et la reconstruction d’infrastructures scolaires dans plusieurs départements du pays, notamment les Ecoles fondamentales d’application pédagogiques (Efacap) dans le Centre, le Nord, l’Ouest et le Sud. Dans la sécurité alimentaire, les interventions ont permis d’améliorer sensiblement l’accès et la disponibilité des informations nécessaires à la prise de décision, grâce entre autres au renforcement du Centre national d’informations géo-spatial (CNIGS). Une augmentation sensible des travaux d’irrigation, de la disponibilité des intrants agricoles, l’importance accrue de différentes filières notamment la mangue et l’avocat, ont permis d’améliorer la situation nutritionnelle de la population, ce qui est confirmé d’ailleurs par les dernières données du Centre national de la sécurité alimentaire (CNSA). La réhabilitation de plusieurs axes routiers, notamment les routes nationales no 3, a permis de stimuler les activités économiques et les échanges dans la région, en facilitant l’accès aux services sociaux de base. Les appuis aux autorités locales ont permis de redynamiser les mécanismes de décision à l’échelon des collectivités, à travers l’élaboration des plans de développement et d’investissement locaux et l’amélioration des systèmes de fiscalité locales. Des progrès importants ont été également notés en matière de gouvernance démocratique grâce à une meilleure synergie entre les autorités locales et la société civile, et le renforcement des organisations communautaires de base (OCB).L’appui au renforcement de l’Etat, qui demeure l’une des principales recommandations de cette évaluation, figure déjà au nombre des secteurs de concentration du prochain fonds européen de développement pour 2014/2020. Il aura pour ambition d’appuyer les réformes au niveau de l’administration centrale et des finances publiques. D’autres aspects, tel que le renforcement des capacités institutionnelles en matière de stratégie, de contrôle et de gestion, une plus grande implication des acteurs non étatiques et des collectivités territoriales dans les prises de décision, sont, entre autres, les points figurant dans ce rapport d’évaluation, qui trace ainsi les perspectives d’une coopération appelé à devenir plus efficace dans les 7 prochaines années. EJ/Radio Métropole Haïti