Evans Lescouflair, la FIFA et le gouvernement d’Haïti déconnectés de la réalité !

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Quelques heures après le séisme qui a dévasté la ville, des centaines de sinistrés se sont installé sur la pelouse et les parkings du stade Sylvio Cator de Port au Prince. Aujourd’hui, près de 6000 personnes sont menacées d’expulsion par le gouvernement sans aucune proposition de relogement, le football, semble devenu soudain une priorité pour le gouvernement!Des ONG ont installé un réservoir d’eau, ainsi que des latrines et des douches dans ce camps de fortune. Ici, les gens se sentent en sécurité, les lumières du stade restent allumées tard le soir et les tribunes les protègent partiellement des violences de la rue.Cette vie précaire risque de disparaitre dans les jours ou les semaines à venir. Les rescapés ont appris avec stupeur, que la Fédération haïtienne de football, appuyée par la Fifa qui a débloqué 3,25 millions de dollars pour financer la reconstruction et la réhabilitation d’installations sportives dont le stade Sylvio Cator, ainsi que le gouvernement, ont demandé leur évacuation. «Il faut que le championnat reprenne, il faut remettre les jeunes au sport !», a justifié Evans Lescouflair, ministre de la Jeunesse et des Sports. Ou vont aller les sinistrés alors que les camps sont saturés et que les espaces aménagés manquent? «On réfléchit à une solution de relogement» a indiqué Evans Lescouflair sans grande conviction.Le directeur de la division des associations nationales de la Fifa Thierry Regenass semble lui aussi déconnecté de la réalité «Les Haïtiens sont fous de foot, c’est même l’une des choses qui fonctionnent le mieux dans le pays. Le foot apporte de l’espoir et de la joie et permet aux Haïtiens de se changer les idées». Croit-il que se changer les idées va régler la situation des réfugiés du camps Sylvio Cator?Les sinistrés ont une toute autre opinion et sont prêt à faire de la résistance «c’est bien de jouer au foot, ça calme les nerfs. Mais où je vais aller ? Sous les décombres de ma maison ?» dit l’un des sinistrés, certains expriment leur incompréhension «avant d’évacuer les gens, le gouvernement devrait commencer par reconstruire des logements» D’autres sont prêt à tout «Si la police est appelée pour nous déloger, il risque d’y avoir des émeutes», nous sommes des sinistrés mais nous ne pouvons pas partir tant que l’Etat ne nous aura pas trouvé un autre endroit avec un accès à l’eau et à l’électricité. Je suis prêt à mourir plutôt que de sortir d’ici pour aller nulle part».Le Président de la FIFA Sepp Blatter avait adressé une lettre de soutien au président de la Fédération haïtienne de football après le séisme «Nos pensées tournent autour du nombre de victimes, morts ou blessés et leurs familles» avait-il écrit, sans doute aujourd’hui, pour lui, la FIFA, le Ministre Lescouflair et le gouvernement d’Haïti c’est de l’histoire ancienne, il faut tourner la page, et que l’arbitre siffle le début de la partie! Malheureusement pour eux, la violence au football si répandue en Europe entre les supporters, risque bien ici, d’éclater sur la pelouse du stade ou chacun se prépare au pire n’ayant plus rien à perdre.N/ Radio Métropole Haïti

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