Evolution dans l’instruction sur la tuerie de « La Scierie »

Le commissaire du gouvernement de Saint-Marc, Lesly Jules, a fait parvenir au juge d’instruction en charge du dossier du massacre de « La Scierie » un réquisitoire supplétif dans la journée du mardi 21 juin 2005. Le chef du Parquet a demandé à la juge Cluny Pierre Jules de compléter le dossier. Intervenant dans la presse, Lesly Jules a estimé que le travail du magistrat instructeur méritait d’être fignolé. Il a fait remarquer qu’un certain nombre de personnes n’ont toujours pas été entendues. Le dossier a été communiqué au commissaire du gouvernement, la semaine écoulée, pour commentaires avant le réquisitoire définitif. Lundi, à Port-au-Prince, en marge de la remise d’un lot de véhicules aux responsables des 16 juridictions du pays par le ministre démissionnaire de la justice, Bernard Gousse, le doyen du tribunal civil à Saint-Marc s’était félicité de l’avancement du dossier. Ramon Guillaume avait estimé que le juge instructeur avait fait un travail énorme compte tenu des circonstances. Interrogé sur le sort de l’ex-Premier ministre lavalas, accusé d’implication dans le massacre d’opposants au régime d’Aristide perpétré le 11 février 2004, le doyen a rappelé que la procédure a été ralentie par une action en récusation en masse de Yvon Neptune. Ramon Guillaume estime que le juge peut produire une ordonnance de non-lieu ou de renvoi. Toutefois, M.Guillaume qui disait s’exprimer à titre de citoyen a révélé que l’ex-député lavalas de Saint-Marc, Amanus Mayette, actuellement détenu, a formellement accusé M. Neptune qui a entendu par le magistrat instructeur. Amanus Mayette était l’un des chefs de file de l’organisation populaire « Bale Wouze » dont les membres avaient secondé la police lors de la tuerie qui a fait plus d’une vingtaine de victimes dans les rangs du groupe d’opposants de l’organisation Ramicosm. Dans cette entrevue à la presse dans la cour du ministère de la justice, M.Guillaume a minimisé la thèse d’affrontement soutenue par les avocats de M. Neptune. Le 9 février 2004, Yvon Neptune, alors Premier ministre et président du Conseil supérieur de la Police nationale, s’était rendu à Saint-Marc, en proie à une forte contestation gouvernementale, pour y annoncer le rétablissement de l’ordre. Deux jours après, le 11 février, les activistes armés de « Bale Wouze » aidés par des policiers appuyés par des frères d’armes montés à bord d’un hélicoptère de la Présidence attaquèrent le quartier « La Scierie », lieu de rassemblement des opposants au régime lavalas. Bilan : 25 morts dans les rangs des habitants de « La Scierie » recensés par le Réseau national de défense des droits de l’homme (RNDDH) ci- devant NCHR. Le dossier  » La Scierie » s’est internationalisé avec l’intervention de parlementaires américains du Black Caucus réclamant l’élargissement de M. Neptune qui veut être totalement blanchi.

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