« Je leur ai dit: écoutez-moi, je ne suis pas Haïtien, je suis Dominicain; pourquoi voulez-vous me rapatrier, moi? La seule Haïtienne dans la maison est mon épouse. Mais ils s’en fichaient. Tu as la peau noire, tu es Haïtien aussi ».Ce témoignage de William Medina Ferreras a été un des moments forts de l’examen, par la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) du dossier des 27 personnes expulsées de République dominicaine vers Haïti pour motifs raciaux entre 1994 et 2000. William Medina Ferreras est du nombre des 22 personnes de nationalité dominicaine expulsées au cours de la période évoquée. « Certains d’entre eux avaient des papiers prouvant leur condition (de Dominicains), mais ils n’eurent pas l’occasion de les présenter », a indiqué Felipe Gonzalez Morales, représentant de la Cour.Il a par ailleurs expliqué devant la Cour siégeant au Mexique que « pour ceux qui parvinrent à les présenter, leurs papiers furent détruits au moment de leur arrestation ».Toutes les victimes « furent déportées arbitrairement dans le cadre d’une politique migratoire fonctionnant de facto et qui se basait, non pas sur des critères objectifs, mais sur le profil racial des personnes », a soutenu Gonzalez.La Cour interaméricaine des droits de l’homme a entamé mardi à Mexico l’examen de la plainte en recours collectif déposée par les avocats de ces 27 personnes de nationalité haïtienne et dominicaine, dont 17 mineurs.HA/Radio métropole Haiti
Expulsions illégales : la République dominicaine sur le banc des accusés
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