Fermeture de l’URAMEL, juristes et experts en sécurité appellent à sa restauration

Il y a environ deux ans, les activités de l’Unité de Recherche et d’Action Médico-légale (URAMEL) ont cessé en Haïti. Une situation qui a suscité un fort tumulte parmi les experts en sécurité, les juristes et le grand public. Alors que le débat sur l’importance de préserver l’URAMEL fait toujours rage, des personnalités éminentes telles que Me Arnel Remy, Me Patrick Laurent et l’ancien ministre de l’Intérieur, Reginald Delva, ont vivement appelé à sa réouverture, soulignant son rôle crucial dans la préservation de la justice et l’éclaircissement des circonstances entourant les décès suspects.

L’URAMEL, qui a cessé ses opérations il y a environ deux ans, avait pour mission fondamentale de jouer un rôle clé dans les enquêtes criminelles et les procédures judiciaires. Bien que les enquêtes criminelles ne soient pas toujours couronnées de succès en Haïti, la fermeture de l’URAMEL a des répercussions bien au-delà de ses propres locaux, soulevant des interrogations cruciales quant à la capacité du système judiciaire à rendre des jugements équitables et à garantir la sécurité publique.

Me Arnel Remy, avocat du Barreau de Port-au-Prince, a exprimé des inquiétudes quant à la perte du savoir-faire de l’URAMEL. Dans une déclaration, il a mis en avant le rôle inestimable de l’URAMEL pour fournir des preuves médico-légales solides en soutien aux affaires judiciaires. La fermeture de l’URAMEL crée un vide dans la chaîne de preuves, susceptible de compromettre la capacité des tribunaux à rendre des jugements équitables.

Le consultant juridique de Métropole, Me Patrick Laurent, partage cette préoccupation. Il souligne que l’URAMEL agissait en tant que barrière objective entre les preuves médicales et le processus judiciaire, préservant ainsi l’intégrité des enquêtes et des procédures. Il a averti que le dysfonctionnement de l’URAMEL pourrait ouvrir la voie à des contestations des preuves, sapant davantage la confiance déjà chancelante du public dans le système judiciaire.

Reginald Delva, ancien ministre de l’Intérieur et expert en sécurité, a également contribué au débat. Il a mis en évidence l’importance cruciale de l’URAMEL pour élucider les décès suspects, soulignant que dans un monde complexe axé sur la sécurité, une institution comme l’URAMEL joue un rôle vital en fournissant des clarifications médico-légales dans les cas de décès non naturels. Sa fermeture affaiblit la résolution de nombreuses enquêtes.

La situation est d’autant plus inquiétante du fait que l’URAMEL ne disposait que de deux médecins légistes, selon le Dr Jean Armel Demorcy, l’un des experts médico-légaux.

La fermeture de l’URAMEL il y a environ deux ans pour diverses raisons a suscité une réaction passionnée parmi les juristes, les avocats et les experts en sécurité. Ces voix autorisées ont unanimement plaidé en faveur de sa réouverture afin de garantir l’équité des procédures judiciaires, la préservation des droits individuels et la transparence entourant les décès suspects. Les appels véhéments de personnalités telles que Reginald Delva mettent en lumière l’urgence de débattre du rôle continu de l’URAMEL au sein du tissu même de la justice et de la sécurité.

Marvens Pierre

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